Après le renvoi de la Représentante résidente du Système des Nations unies, les autorités burkinabè ont demandé à la France de remplacer son ambassadeur à Ouagadougou.
Pour bon nombre d'observateurs, le message adressé à la France par le Burkina n'est pas anodin. C'est presque du déjà vu et notamment les derniers rapprochements entre Bamakoet Moscou, font craindre un scénario à la malienne, explique à la DW, Maixent Somé, analystepolitique burkinabé.
"C'est qu'il y a une certaine convergence de vues entre le gouvernement actuel du Mali et celui du Burkina Faso. J'en tiens pour preuve le fait que ce soit la diplomatie malienne qui a organisé le séjour de notre Premier ministre à Moscou. Donc ils sont dans une stratégie de tension avec la France. Maintenant, est-ce que ça va se terminer comme au Mali ou pas ? Il est encore trop tôt pour le dire. De ce point de vue, c'est la même logique qu'au Mali. C'est à dire que ce gouvernement considère dans sa stratégie qu'il faut commencer d'abord par maîtriser l'information, par faire en sorte que seule la version du gouvernement fasse foi."
La France sous pression
Pour l'analyste politique, l'évolution de la situation au Burkina, procède aussi surtout d'un populisme de circonstance. Si pour d'autres observateurs, après la Centrafricaine et le Mali, la France tout comme les Nations unies, sont sous pression au Burkina Faso, Ibrahima Kane politologue et expert au bureau ouest-africain de l'ONG Osiwa, lui, relativise au micro de la DW.
"Je pense que ce n'est pas la première fois que le Burkina a des problèmes avec des ambassadeurs français. Celui qui a été remplacé l'année dernière a vécu la même situation et on a demandé son départ. Mais je pense que les militaires burkinabè sont très prudents et ils ne veulent pas poser des actes qui risquent d'aliéner le soutien des pays occidentaux, surtout à un moment où presque 80 % du territoire est insécure."
Des incidents précurseurs
Mais la demande faite á la France de remplacer son ambassadeur à Ouagadougou, a été précédée par plusieurs incidents. D'où la particularité de la brouille diplomatique entre Paris et Ouagadougou, estime Maixent Somé joint par la DW.
"Contrairement au Mali, nous, on est allé quand même jusqu'à attaquer par deux fois, des emprises diplomatiques françaises au Burkina Faso. Donc c'est pour ça que je dis qu'il y a quand même des différences avec le Mali, parce qu'il y a des choses que les Maliens ne font pas mais que les Burkinabè font."
Au Burkina Faso, la France est accusée de faire montre d'une sollicitude différente quand il s'est agi de venir en aide à l'Ukraine dans le conflit qui l'oppose à la Russie.