Le Burkina Faso a été officiellement exclu de l'Agoa (African growth opportunities act), un programme permettant d'établir une coopération économique et commerciale avec le continent, notamment au niveau des exportations africaines.
Les Etats-Unis se disent profondément inquiets des changements anticonstitutionnels en cours au Burkina Faso. Dans les prochains jours, ils vont soumettre aux dirigeants burkinabè des repères clairs pour réintégrer l'accord commercial.
En mars 2022, suite au coup d'Etat de janvier, les États-Unis avaient déjà mis fin au Millennium challenge account (MCA), un programme de coopération économique et d'investissements qui représentait environ 500 millions de dollars pour le Burkina Faso. Ouagadougou est également exclu du programme régional du MCA d'un montant similaire.
Le 2 octobre dernier, dans un courrier, la Maison-Blanche avait déjà annoncé cette exclusion en ces termes : " Les Etats-Unis vont exclure le Burkina Faso de l'accord commercial liant la première puissance mondiale aux pays africains ", justifiant cette décision par l'absence de progrès vers un retour à la démocratie, après les deux coups d'Etat militaires dans le pays depuis début 2022.
" J'ai pris cette décision car j'ai déterminé que le gouvernement du Burkina Faso n'a pas mis en place, ou fait des progrès continus en vue d'établir le respect de l'Etat de droit et du pluralisme politique ", éléments nécessaires dans le cadre du programme Agoa, avait justifié le président américain, Joe Biden, dans une lettre envoyée au Congrès américain.
Dans un communiqué, l'ambassadrice américaine au Commerce, Katherine Tai, a insisté sur la nécessité pour le " Burkina Faso de prendre les décisions nécessaires pour répondre aux conditions de l'accord et au retour de la démocratie ". " Je vais fournir au Burkina Faso une feuille de route claire lui permettant de réintégrer le programme et notre administration va travailler avec lui afin d'y parvenir ", a-t-elle ajouté.
L'Agoa, mis en place en 2000 et dont la liste des pays bénéficiaires est révisée tous les ans, établit une coopération économique et commerciale avec le continent africain. Il facilite les exportations africaines vers les Etats-Unis pour soutenir le développement économique.
Dans le cadre de cet accord, des milliers de produits africains peuvent bénéficier de réductions de taxes à l'importation, sous réserve cependant de conditions remplies concernant notamment les droits humains, la bonne gouvernance ou la protection des travailleurs.
En début d'année, les Etats-Unis avaient exclu trois autres pays du programme, l'Ethiopie, le Mali et la Guinée, en estimant également que les actions prises par ces trois gouvernements en violaient les principes.