Gabon: Une nouvelle plateforme veut chasser le PDG

RFI/Richard Riffonneau
Libreville, capitale gabonaise.

Des formations de l'opposition et des membres de la société civile se sont unis pour tenter de faire barrage au Parti démocratique gabonais du président Ali Bongo.

Au Gabon, une nouvelle plateforme politique vient de voir le jour : Alternative 2023 rassemble des partis politiques d'opposition et des membres de la société civile.

Son objectif : proposer une alternative crédible au Parti démocratique gabonais du président Ali Bongo; le PDG qui est aux manettes depuis 55 ans - tandis que l'actuel chef de l'Etat est lui au pouvoir depuis 2009.

Quelles sont les chances de cette plateforme aux élections générales de 2023 ? La réponse avec Jonathan Ndoutoume Ngom, universitaire, spécialiste de géo-politique et de géo-stratégie à l'Université Omar Bongo de Libreville.

Retranscription de l'interview

Jonathan Ndoutoume Ngom : Je pense que pour les partis de l'opposition, ils se disent qu'étant souvent allés en rangs dispersés à ces élections, ils pensent que, peut-être, un regroupement de tous ces partis pour désigner un candidat consensuel pourrait faire en sorte qu'ils viennent à bout du parti au pouvoir. Donc...

DW : Vous, en tant que politologue, quelles chances donnez-vous à cette plateforme ?

Jonathan Ndoutoume Ngom : Je doute fort que, pour des élections à deux tours, qu'il y ait un candidat unique de l'opposition. Je pense que cette opposition qu'on connaît déjà très disparate et compte tenu de l'expérience du passé, je pense que l'unité tant recherchée ne sera pas de mise à l'orée des élections du mois d'août 2023.

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DW : Donc, autrement dit, vous leur donnez pas beaucoup de chance...

Jonathan Ndoutoume Ngom : Non, mais ce n'est pas ce que je dis, moi. Il ne m'appartient pas de donner, de distribuer les chances ou pas, mais je me base sur l'expérience du passé. Il y a tellement de problèmes d'égos au niveau de l'opposition gabonaise que moi, j'ai du mal à me prononcer sur la possibilité d'un candidat unique.

Il y a quand même quelques noms qui peuvent sortir du lot. Je pense au professeur Barro Chambirer qui est à la tête d'un parti structuré. Je pense peut être à Paulette Missambo de l'Union nationale, mais de là à parler de candidature unique, je ne pense pas.

C'est ce qui ferait peut-être la force d'Ali Bongo qui est à la tête d'un parti qui a quand même une existence de plus de 50 ans, qui contrôle les leviers du pouvoir, qui est sérieusement bien implanté, le Parti démocratique gabonais.

DW : Est ce qu'à l'inverse, la candidature d'Ali Bongo vous paraît assurée ?

Jonathan Ndoutoume Ngom : Pour l'instant, le président Ali Bongo ne s'est pas encore prononcé, mais selon les textes du PDG, il reste le candidat naturel. De ce point de vue, une certaine opinion pense fortement que le président Ali Bongo pourrait annoncer sa candidature dans les tout prochains jours.

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