Afrique: Face aux pressions occidentales, l'Algérie tempère ses relations avec Moscou

Le Président de la République algérienne, M. Abdelmadjid Tebboune

L'Algérie est-elle en train de réviser sa position sur la Russie suite aux pressions américaines et européennes ? Plusieurs événements, mais aussi des déclarations du président Abdelmadjid Tebboune, laissent l'entendre.

En septembre dernier, près d'une trentaine de membres du Congrès américain avaient demandé au Département d'État d'imposer des sanctions aux responsables algériens pour les achats d'armes à la Russie, et ceci dans le cadre de la loi pour la lutte contre les ennemis de Washington.

D'autre part, 17 députés européens ont formulé les mêmes demandes, appelant la Commission européenne à réviser l'accord d'association avec l'Algérie, au motif qu'elle apporterait son soutien à la Russie dans la guerre contre l'Ukraine.

Visite à Moscou

En réponse, l'Algérie préfère finalement atténuer ses relations avec la Russie en attendant la fin de la guerre afin de couper court aux pressions internationales. Ainsi, dans ses dernières déclarations, le président algérien Tebboune a estimé que la crise au Sahel est économique à 80% et sécuritaire à 20% et que l'argent investi par la junte au Mali pour s'offrir les services de la milice russe Wagner serait " plus utile " s'il était investi dans des projets économiques.

En même temps, sa visite à Moscou, prévue avant fin 2022, n'a finalement pas eu lieu. Des contrats d'achats d'armes d'un montant de 22 milliards de dollars devaient y être signés, mais cette somme, selon des sources algériennes, a été reversée dans le budget 2023, le plus grand de l'histoire d'Algérie.

Quant aux manœuvres militaires communes avec l'armée russe qui devaient avoir lieu non loin de la frontière marocaine en novembre, elles n'ont pas eu lieu non plus et aucune annonce officielle n'a été faite pour expliquer cette annulation. Pourtant, des soldats russes et des armes étaient déjà sur place.

Partenaires commerciaux

L'Algérie cherche à éviter les tensions avec Washington et l'Europe et préfère, selon le chercheur Kader Abderrahim, " attendre de voir l'évolution du conflit en Ukraine " pour se repositionner.

En attendant, elle ne soutient, ni condamne, la guerre en Ukraine, comme l'a rappelé le président algérien, affirmant que son pays est à la fois amie avec les États-Unis, l'Union Européenne et la Russie. L'Algérie qui a doublé ses rentes de la vente du gaz à l'Europe à 71% depuis le début de la crise en Ukraine, s'attache vigoureusement à ne pas fâcher ses partenaires européens.

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