Deux attaques simultanées dans deux localités proches de la capitale ont fait au moins cinq morts, des civils et des militaires, dans la nuit de lundi à mardi.
Les assaillants seraient venus à moto à Markacoungo, localité située à 80 kilomètres de Bamako, pour commettre leur forfait. Au moins deux sapeurs-pompiers et trois civils (dont un enseignant) ont été tués dans l'assaut. Un agent forestier et un gardien ont de leur côté perdu la vie dans l'attaque qui a visé le poste des eaux et forêts de Kassela, situé à 30 kilomètres de la capitale malienne.
Pour Fousseyni Ouattara, vice-président de la Commission défense du conseil national de transition (CNT), les attaques à Kassela et Markacoungo constituent des actes désespérés des bandits armés. Le parlementaire n'écarte pas l'hypothèse de l'implication d'une main extérieure :
"Ce sont des bandits qui ont à un moment donné été certainement liés à des groupes armés terroristes. Parmi eux, il y a des éléments qui ont été refoulés de l'armée malienne. Leur mode opératoire démontre une certaine formation militaire. De plus, il y a des mercenaires qui avaient été infiltrés avec l'aide de la Minusma et de Barkhane qui sont devenus des éléments isolés n'ayant plus leurs maîtres sur place avec le départ de Barkhane", estime le parlementaire.
"C'est donc leur mode opératoire pour entre autres se nourrir. Mais ce sont des éléments qui seront tous pistés et nous allons les mettre hors d'état de nuire. Je ne pense pas que ces attaques aient des répercussions sur la sécurité à Bamako."
Une réponse à Assimi Goita ?
Néanmoins, pour Alexis Kalembry, journaliste et directeur de publication à Mali-Tribunes, ces attaques coordonnées contre différents postes des forces de sécurité à Markacoungo et Kassela relèveraient d'une réponse des groupes armés au colonel Assimi Goita, président de la transition :
"Ces attaques interviennent un peu comme une réponse au discours à la nation à l'occasion du nouvel an du président de la transition, le colonel Assimi Goita. Si vous vous souvenez, il avait dit que la menace a changé de camp, l'armée est montée en puissance et que les quelques attaques qu'on voit sont seulement dirigés contre les troupes en mouvement et des civils. Ça vient comme une réponse", pose Alexis Kalembry.
"Mais en même temps, c'est une interpellation pour dire que la menace est réelle et présente partout. Ce que nous ne semblons pas intégrer dans notre quotidien. Donc pas que la menace est à Bamako, mais que la menace est quotidienne et que l'on doit changer d'attitude et se comporter comme des gens se réveiller et veiller sur eux-mêmes."
Selon des habitants de Markacoungo, des véhicules ont été également incendiés et une ambulance a été emportée par les assaillants. Au-delà des pertes en vies humaines au poste de péage de Kassela, un véhicule a été aussi incendié selon des sources locales.