Afrique: Pélé - Requiem pour le Mozart du ballon rond

C'était le Einstein du football, le Mozart du ballon rond et le Maurice Béjart de la boule de cuir tant il avait hissé au rang d'art, avec ces arabesques qu'il dessinait sur le terrain de football, ce sport inventé dans sa version moderne par les Anglais au XIXe siècle. Plus qu'un athlète, il était donc un artiste surdoué qui aura marqué de son empreinte indélébile l'histoire du sport-roi, dont il était l'éternel souverain. A telle enseigne qu'on avait fini par le croire immortel. Jusqu'à ce que le jeudi 29 décembre 2022, le Pelé du monde s'éteigne à jamais. Que de rendez-vous manqués avec la mort, et avant cela les mille et une rumeurs sur la mort de l'homme, au point que sa famille soit contrainte par moments d'y apporter des démentis.

De son vivant, Edson Arantes do Nascimento a toujours été marqué par le continent africain, où il se sera rendu à plusieurs reprises pendant et après sa carrière. De l'Egypte (à l'époque, le territoire se nommait République Arabe unie), avec la Seleçao, à l'Algérie en 1965 en passant par le Congo, la Côte d'Ivoire, le Gabon ou encore le Sénégal en 1967, celui qui a des origines africaines lointaines ne manquait pas de rendre hommage à la terre de ses "ancêtres ". L'histoire raconte même que lors de son séjour au Nigeria en 1969, les armes ont été déposées deux jours, le temps de voir l'homme aux 1281 buts disputer un match de bienfaisance à Lagos. Le pays est alors secoué par un conflit entre le pouvoir central et la zone indépendantiste du Biafra.

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Pelé avait-il prédit sa mort, sa légende avec ? En tout cas, il avait l'art de ces phrases chocs qui resteront gravées dans les mémoires, comme lorsqu'il a affirmé : " Les gens me demandent toujours quand viendra le nouveau Pelé. Jamais. Mon père et ma mère ont fermé l'usine " ou "Tout sur Terre est un jeu. Une chose qui passe. On finira tous morts. On finira tous pareils, non ? " Ou encore "Si je meurs un jour, je serai heureux parce que j'ai essayé de faire de mon mieux ". Il aura fait plus que de son mieux. Il a rendu au football toutes ses lettres de noblesse.

Et après lui, on peut affirmer, sans risque de se tromper, que le véritable GOAT (Great of all time) ou encore le meilleur joueur du monde s'en est allé. D'ailleurs cette querelle pour savoir qui est le plus grand joueur de l'histoire du football ne finira pas de sitôt, mais une chose est certaine : Pelé est le seul joueur à avoir remporté 3 coupes du monde : en 1958, 1962 et 1970. Le reste sur le nombre de ses buts n'est que superflu, car il a brillé au moment où les statistiques n'étaient pas la chose la mieux partagée ; où l'information ne circulait pas en temps réel comme sous l'ère de l'internet et des réseaux sociaux. Il a construit, sans tambour ni trompette, sa propre légende ; celle d'un immortel.

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