La Coordination des Associations de Presse (CAP) n'entend pas flancher dans sa lutte pour la libération du journaliste Pape Alé Niang, malgré la détermination manifeste des autorités de maintenir leur confrère, dont la situation sanitaire est dans une dégradation avancée, en prison. Sous ce rapport, la CAP qui a organisé un Conseil des Médias à la Maison de la Presse Babacar Touré, le troisième du genre, hier, mercredi 4 janvier 2023, jour de réunion hebdomadaire du gouvernement au Palais de la République sous la présidence du chef de l'Etat Macky Sall, se dit prêt à tout pour arriver à obtenir gain de cause.
Ils ont été nombreux à venir répondre au Conseil des Médias, tenu hier mercredi, à l'initiative de la Coordination des Associations de Presse (CAP). Parmi, les personnalités ayant répondu à l'appel de la CAP, on peut noter la présence de beaucoup de membres d'organisations de la société civile, de mouvements citoyens mais également de responsables politiques, déterminés à aller jusqu'au bout, aux côtés de la CAP, pour avoir gain de cause dans la lutte qu'elle mène pour la libération du journaliste Pape Alé Niang.
Bientôt deux mois précisément après son arrestation, le 6 novembre 2022, le collectif pour la libération du journaliste et administrateur de Dakarmatin, Pape Alé Niang, ne compte pas fléchir dans son combat, dit-il, de principe. "Nous sommes déterminés à le sortir de là où il est et nous n'exclurons aucune forme de lutte parce qu'aujourd'hui, comme de l'autre côté c'est la détermination totale, nous aussi nous sommes prêts à tout pour arriver à obtenir gain de cause", a assuré Mamadou Thior, membre de la Coordination des Associations de Presse, par ailleurs président du Conseil pour l'Observation des Règles d'Éthique et de Déontologie dans les médias (CORED).
"ILS VONT LAISSER PAPE ALE NIANG LANGUIR A L'HOPITAL, DE SORTE QUE LORSQU'IL SERA LIBERE, IL VA PASSER LE RESTANT DE SA VIE A SOIGNER LES SEQUELLES DE CETTE GREVE DE FAIM"
Embouchant la même trompette, Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty international, section Sénégal, s'est dit préoccuper par la situation sanitaire inquiétante du journaliste. "Notre crainte, c'est qu'on va laisser Pape Alé Niang languir à l'hôpital, de sorte que le jour où il va quitter, il va passer le restant de sa vie à soigner les séquelles de cette grève de faim. Ils ne le laisseront pas mourir. Ils savent ce que leur coûtera, sur le plan international, de laisser Pape Alé Niang mourir en prison. Mais, ils vont le laisser languir en prison, aussi longtemps que possible, de sorte que lorsqu'il sera libéré, il va passer le reste de sa vie à se soigner. Et ça, nous ne devons pas l'accepter. Nous devons rester mobiliser, déterminer, autant qu'ils sont déterminés, jusqu'à ce que Pape Alé Niang soit libre", lance le directeur exécutif de Amnesty international Sénégal.
Avant de dénoncer "fortement ce narratif, dit-il, tenu par des ministres du gouvernement qui soutenaient que : "Pape Alé se porte très bien. Que rien ne lui arrive. Il est à l'hôpital, dans une cabine payée à 140.000 F CFA par l'Etat". C'est honteux, ce langage-là. C'est un langage extrêmement honteux. Quelqu'un qui est resté pendant bientôt un mois sans manger ne peut pas se porter bien", déplore-t-il. "Nous devons rester mobiliser, nous devons le dénoncer au niveau national et international", martèle M. Gassama.
VERS UNE MOBILISATION DES JOURNALISTES AFRICAINS, SENEGALAIS ET DANS LA DIASPORA
Même son de cloche chez le député Guy Marius Sagna, par ailleurs secrétaire administratif du mouvement citoyen Frapp/France Dégage : "Nous devons nous mobiliser massivement pour la libération de Pape Alé Niang. Ce combat n'est pas pour un seul journaliste", invite-t-il. Et d'appeler : "En tout cas, nous du Frapp, nous avons écrit au préfet de Dakar pour que le samedi, de 9h du matin à 14h, nous puissions avoir une manifestation devant l'hôpital où Pape Alé Niang est interné, afin de dénoncer son arrestation arbitraire. Mobilisons nous tous, parce que nous ne devons pas regarder Pape Alé Niang mourir à l'hôpital. Nous ne devons pas regarder Pape Alé Niang sortir de l'hôpital et de s'occuper uniquement de sa santé".
"Nous sommes en train de mobiliser des journalistes africains autour d'un appel à la libération de Pape Alé Niang", a confié Sadibou Marone, directeur de Reporter Sans Frontières au Sénégal, qui précise par ailleurs : "Le 6 janvier prochain, cela fera deux mois que le journaliste Pape Alé Niang a été arrêté pour la première fois et nous voulons utiliser ce hop là pour mobiliser les journalistes africains, sénégalais et un peu partout dans la diaspora pour lancer un appel à la justice sénégalaise".
En attendant, en termes d'activités pour les prochains jours, la CAP annonce une veillée à partir de 22h, le vendredi prochain à la Maison de la Presse, et ensuite répondre au mouvement Frapp dans appel à un rassemblement, le lendemain samedi, devant l'hôpital Principal.