Des tilapias qui meurent. Le sol de certains réservoirs est craquelé. Les robinets sont à sec. Et il ne pleut toujours pas. Les réserves d'eau ne cessent de baisser. Les grosses pluies, qui n'ont arrosé que les régions de Curepipe et de Quatre-Bornes pendant les deux premiers jours de janvier, n'ont pas amélioré le niveau d'eau dans des réserves.
Du côté de la Central Water Authority (CWA), la situation est sous surveillance. "C'est une période inquiétante, mais elle est sous contrôle", déclare une source proche de la CWA. Hier, la moyenne des réserves d'eau dans le pays tournait autour de 33,7 % de leur capacité. Mare-aux-Vacoas a un taux de remplissage de 41 % alors que La Nicolière est à 2,08 mm³, soit 39,5 %. Le réservoir de La Ferme, utilisé essentiellement pour l'irrigation, est à 21,1 %. D'après la CWA, les archives démontrent que cette sécheresse est comparable à celle de 1999 ; même la sécheresse de 2020 était moins sévère. Toujours selon les archives, le mois de décembre 2022 est le sixième décembre le plus sec depuis 1904. Bien que la CWA affirme que la situation est sous contrôle, il y a quelques régions qui sont plus affectées que d'autres, comme certains villages du Sud, de l'Ouest et de l'Est. "Ce sont des régions où le captage d'eau est difficile. Il ne faut pas oublier que l'eau, qui est distribuée aux abonnés, provient également des rivières et des nappes phréatiques. Elles sont pratiquement à sec", déclare notre interlocuteur.
Le niveau d'eau des nappes phréatiques a, en effet, également baissé, impactant l'approvisionnement. "C'est à cause de cette baisse que plusieurs localités sont affectées. Des abonnés nous ont fait le reproche que nous n'alimentons que certains quartiers d'une région. Ce n'est pas vrai. Comme il y a une baisse de pression dans les tuyaux, ceux qui habitent en hauteur auront du mal à avoir de l'eau", se défend notre source proche de la CWA. Celle-ci rappelle que trente-cinq camions-citernes se sont rendus dans six régions de l'île pour approvisionner les localités privées d'eau.
Des tuyaux défectueux, datant de plusieurs années, sont également responsables du manque de pression. "Il y a des critiques concernant des fuites d'eau. La CWA n'a jamais négligé les sollicitations quand le public nous avise qu'il y a des fuites. Nous en avons eu beaucoup, et nous avons fait le nécessaire. Nos équipes sont aussi sur le terrain pour détecter des fuites qui ne sont pas visibles en surface", insiste-t-il.
Pendant les derniers jours fériés, rappelle ce proche de la CWA, la hotline 170 a reçu 5 000 appels, soit entre 400 à 500, aux heures de pointe. Il est conseillé au public de contacter la CWA sur WhatsApp pour rapporter toute fuite d'eau. Le numéro est le 550 000 25.