La société civile de Masisi, dans la province du Nord-Kivu, exhorte les autorités congolaises et les humanitaires à faciliter la réinsertion sociale des femmes victimes des violences sexuelles et celles atteintes de fistule qui sont réduites à zéro et sont devenues vulnérables, discriminées et délaissées depuis des années.
L' appel a été lancé récemment au terme d'une enquête menée par la société civile de Masisi, relevant que des centaines de cas de femmes fistuleuses ont été enregistrés entre 2018 et 2020.
" Ces femmes ne mangent pas. Elles ne peuvent pas faire du commerce ni passer librement dans le marché ou dans une église. Elles sont là, traumatisées et délaissées. Voici pourquoi nous sollicitons le gouvernement pour nous trouver un partenaire afin que ces mères puissent guérir et ainsi elles seront en mesure de se prendre en charge ", a souligné le président de la société civile de Masisi, César Bayomba.
Selon lui, des femmes victimes des violences sexuelles et fistuleuses sont traumatisées et ne peuvent pas parler librement avec leurs conjoints ni partager avec d'autres femmes dans la communauté.
Il a, par ailleurs, révélé que la plupart de ces cas des femmes fistuleuses " remontent à 1997, lors du passage de l'AFDL dans sa conquête vers Kinshasa ". Il a fait savoir que ces femmes ont été victimes des violences sexuelles mais aussi des accouchements non assistés. Elles sont notamment recensées sur les axes routiers Kitshanga-Mwessa, Masisi centre-Nyabiyonga, Walikale-Kibuba.
La fistule, expliquent les experts, est un lien anormal entre deux organes ou entre un organe et la peau. Elle peut être causée par une blessure, une chirurgie, une infection ou une maladie. La fistule obstétricale est l'une des lésions les plus graves et les plus dangereuses susceptibles de survenir lors d'un accouchement. Il s'agit d'une perforation entre le vagin et la vessie et ou le rectum, due à un travail prolongé et qui se produit en l'absence de soins obstétricaux rapides et de qualité.