Afrique: Le groupe Wagner recrute-t-il en Afrique ?

Alors que des rapports affirment que la Russie subit des pertes en Ukraine, Wagner s'est lancé dans une campagne de recrutement en Afrique.

Des combattants africains participent-ils aux côtés des Russes pour combattre en Ukraine ? C'est la question qui refait surface en République centrafricaine après la publication d'une vidéo par Yevgeny Prigozhin, le fondateur du groupe Wagner. Au début de cette année 2023, il a publié, sur le réseau social Telegram, une vidéo montrant un supposé combattant ivoirien affirmant lui-même qu'il se battait en Ukraine pour défendre "sa deuxième patrie".

La publication de cette vidéo survient quelques semaines après la mort d'un Zambien alors qu'il combattait en Ukraine pour le compte du groupe Wagner. Un groupe qui l'avait recruté dans une prison de la périphérie de Moscou.

Des recrues centrafricaines disparues

L'affaire des recrutements supposés par Wagner en Centrafrique, remonte en novembre dernier. The Daily Beast, un site d'actu américain, avait affirmé que le groupe russe Wagner, qui opère en République centrafricaine, aurait enrôlé des combattants centrafricains avant de les envoyer se battre en Ukraine. Mais, une fois sur place, certains de ces combattants, surnommés les Russes noirs, auraient été abandonnés ou portés disparus. D'autres auraient même été tués, affirmait alors le site d'info.

En Centrafrique, cette information circulait déjà depuis quelques semaines, assure Gervais Lokasso de la société civile à Bangui. "Il y a par exemple des militaires qui ont été envoyés à l'étranger", assure-t-il. "Sans nouvelles, leurs femmes sont descendues dans les rues pour savoir où sont partis les leurs, mais ces femmes n'ont pas eu gain de cause."

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Bangui s'inscrit en faux contre cette information

Le général Abdoulaye Hussein s'est exprimé sur le sujet. Il estime qu'il s'agit d'une "rumeur sans fondement". Mais cet ancien rebelle, actuellement membre du comité de paix et sécurité attaché à la présidence de la République centrafricaine, concède que des militaires ont été envoyés en Russie. "Il y a certes des militaires qui sont partis en Russie mais pas dans le cadre de recrutements", insiste-t-il. "Ils sont partis pour des formations. Nos militaires partis en Russie sont tous revenus, ils sont actuellement à leurs postes d'attache au ministère de la Défense."

Sur place, à Bangui, rares sont les Centrafricains qui osent s'exprimer sur la question. Mais les dérives du groupe Wagner ne sont plus à démontrer, estime pour sa part Moussa Diau, politologue sénégalais. "C'est une présence qui cause un problème aussi bien en RCA qu'au Mali", dit-il à la DW. "C'est une puissance étrangère qui intervient pour un prétexte qui est de sécuriser les deux pays, mais dont les comportements, surtout au Mali, sont contraires à leur mission".

Les rapports en provenance des différents fronts en Ukraine affirment que la Russie subit des pertes considérables. Le groupe des mercenaires Wagner est actif dans cette bataille aux côtés de l'Armée russe. Le groupe opère également en Libye, au Soudan et au Mali.

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