Congo-Brazzaville: Dépravation des mœurs - Les mineurs se procurent facilement de l'alcool

Aux abords des voies bitumées de Brazzaville, dans les bars, buvettes, caves et night-club, les jeunes adolescents se livrent à la consommation d'alcool, à différentes occasions, au vu et au su de tous.

La consommation d'alcool semble se généraliser chez les adolescents, filles comme garçons, avec des premières expériences de plus en plus précoces. Une vidéo circulant sur la toile a démontré l'ampleur du fléau. On y voit de jeunes enfants tout émoustillés avec des bouteilles de bière à la main, consommant de l'alcool en compagnie des adultes. La scène s'est produite à Pointe-Noire, capitale économique du Congo.

Les autorités de cette ville ont, par la suite, procédé à la fermeture du bar où ces enfants ont été filmés. Malheureusement, cette vidéo n'est pas la première du genre, d'autres scènes similaires se sont produites au fil des ans, en particulier pendant les fêtes de fin d'année. A cette occasion, bon nombre d'adolescents sont aperçus ivres morts dans les rues de Brazzaville ou de Pointe-Noire.

L'accès facile et les prix attractifs

L'alcool, la bière en particulier, fait assurément partie des choses les moins coûteuses au Congo. Dans les rues des deux grandes villes du pays, on peut constater la prolifération des débits de boisson, souvent accompagnée d'une constante promotion des produits alcooliques. Une bière à 500 FCFA, deux à 750, trois à 1200 FCFA. Quant à leur accès, on ne peut pas dire qu'il soit difficile pour les adolescents. En tenue d'école ou pas, majeur ou pas, il semble qu'aujourd'hui tout le monde peut s'en procurer.

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Pourtant, au Congo, la loi n°60-18 du 16 janvier 1960 tendant à protéger la moralité de la jeunesse congolaise et le décret n°60-95 du 3 mars 1960 réglementant la fréquentation des débits de boisson et dancing club par des enfants n'ont jamais été abrogés. Mais le plus souvent, la piqûre de rappel de ces textes et la prise d'autres circulaires n'interviennent qu'à la veille des fêtes, où la force de l'ordre essaie de rappeler à l'ordre des parents qui laisseraient leurs enfants fréquenter ces milieux. Une fois ces moments passés, ces lois semblent tombées dans les oubliettes.

L'exploitant d'un débit de boissons ne devrait pas vendre de l'alcool aux mineurs, comme cela se fait aujourd'hui sans qu'il ne soit inquiété. Jadis, l'accès aux débits de boissons était conditionné par un justificatif d'âge, présentement cette mesure louable n'est plus d'actualité. Certains parents irresponsables et ces tenanciers de bars s'adonnent à des pratiques qui favorisent la consommation d'alcool par les mineurs. Le côté lucratif du business de ces gérants de bars semble primer sur les textes réglementant la fréquentation des débits de boissons et dancing club.

Une action durable concernant l'application de ces textes, une prise de conscience, une volonté politique et un engagement qui s'applique au quotidien deviennent des impératifs à ce jour.

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