Sénégal: Des incongruités soulevées dans la gestion de Barth à la mairie de Dakar

Le maire de Dakar Plateau, Alioune Ndoye, a adressé une correspondance à l'édile de la capitale sénégalaise dans laquelle il remet en cause le vote du budget 2023 de la ville. Toujours dans la note, il critique sévèrement la gestion administrative de la collectivité dirigée par Barthélémy Dias et Cie

Alioune Ndoye compte perturber l'administration Dias. Tout au moins, il garde un bon œil dans le management de l'actuelle équipe dirigeante de la ville de Dakar. Le maire de Dakar a tout documenté dans une lettre adressée à Barthélémy Dias avec une ampliation faite au Préfet du département de Dakar.

Dans la note, le ministre de l'Environnement et du Développement durable critique vertement la manière dont la session budgétaire du vendredi 16 décembre 2022 a été déroulée. A l'en croire, le débat a été escamoté par l'actuelle équipe dirigeante en le renvoyant à un séminaire qui débutait le même jour dans la commune de Saly. Alioune Ndoye a déploré dans la foulée le fait qu'il n'ait jamais été convoqué régulièrement à cette session comme le prévoient les textes. Ainsi, il dit émettre des doutes sur la sincérité de ce budget que Barth a fait voter sans le respect du délai minimal d'un mois pour le débat d'orientations budgétaires. Sa conviction : ce budget a été voté de manière illégale parce que le maire de Dakar s'est assuré de l'absence de certains conseillers pour le faire.

Par ailleurs, il estime que ce budget ne porte aucune ambition pour le développement socioéconomique de la ville parce que ne réservant que 31% à l'investissement, pour destiner 69% des 59,7 milliards prévus à du fonctionnement. " C'est de la gabegie pour le seul confort du maire et de sa clientèle proche ", dénonce-t-il. Sur la sincérité des recettes, dit-il, il reste hasardeux de proposer une telle augmentation des impôts locaux qui représentent 79% des recettes propres de la ville, en extrapolant sur l'augmentation projetée par le gouvernement du PIB, sans aucune étude et analyse des secteurs de l'économie porteurs de cette création de richesses au niveau national.

Poursuivant, le ministre de l'Environnement soutient qu'avec l'avènement de l'acte 3 de la décentralisation, plus de 3,5 milliards de salaires ont été reversés aux communes, avec les structures dont la ville n'avait plus la gestion (écoles élémentaires, centres de santé, équipements marchands, etc.). "Ce budget qui prévoit près de sept(7) milliards de salaires (28,37% des dépenses de fonctionnement) montre que ces charges salariales ont été reconstituées par la ville dans une démarche purement politicienne, puisque les structures d'accueil qui les justifiaient restent toujours à la charge des communes ", regrette-t-il.

LES INCONGRUITES SOULEVEES PAR ALIOUNE NDOYE

Il dit cependant espérer que cette année, les 800 millions de secours aux indigents iront véritablement aux Dakarois, et qu'il n'y aura pas deux guichets d'inscriptions, "un quasi fictif, pour faire croire aux populations que le système est équitable et démocratique, avec renfort de publicités, et un autre destiné aux réels bénéficiaires, géré sans lumière par des responsables politiques ".Il dit également espérer que les 500 millions prévus pour des denrées alimentaires feront l'objet d'un traitement conforme aux règles du code des marchés publics ! "Il en est de même pour les 2,112 milliards prévus pour des bourses, les 200 millions pour les lieux de culte, les 500 millions pour les ASC ", renchérit-il.

Toujours, selon Alioune Ndoye, les Dakarois doivent comprendre que les 57% du budget de fonctionnement de la ville de Dakar sont destinés à deux rubriques : les salaires et les dépenses diverses. Et que le maire Barthélémy Dias avait proposé en plus des 191 millions d'honoraires, 500 millions en frais d'actes de contentieux et d'expédition de justice. "Nous vous demandons de nous confirmer si seuls les contentieux dans lesquels la ville est elle-même partie sont concernés par ces montants ", interroge-t-il.

Il révèle également que l'édile de la capitale a proposé près de 1,6 milliard en matières et fournitures consommées, "ce qui démontre qu'il n'y a aucun souci de gestion rationnelle des ressources de la ville ".

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