Le gouvernement a présenté ses vœux au couple présidentiel, mercredi. L'occasion pour le chef de l'Etat d'affirmer la solidarité de l'Exécutif. "L'Exécutif est solidaire". Des mots qui peuvent être lus sur la page Facebook de Andry Rajoelina, président de la République.
Une publication qui rapporte la présentation des vœux du gouvernement au couple présidentiel, au palais d'État d'Iavoloha, mercredi, juste avant le conseil des ministres. À la solidarité de l'Exécutif, le chef de l'État ajoute que "le gouvernement est solidaire dans la concrétisation des Velirano". La publication sur la page Facebook du locataire d'Iavoloha soutient également que "beaucoup a été fait, beaucoup reste à faire. Moi et mon épouse, sommes prêts à travailler de concert avec eux [les membres du gouvernement] dans les tâches qui nous attendent cette année".
Depuis le début de son mandat, Andry Rajoelina a supprimé les banquets du nouvel an, où sont invités les corps constitués et diplomatiques. En remplacement, les différentes entités concernées se rendent en petits comités au palais d'Etat d'Iavoloha, ou à Ambohitsorohitra, pour présenter leurs vœux à l'occasion de l'année nouvelle au couple présidentiel. Pour le gouvernement, depuis 2020, cela se fait durant une brève cérémonie précédant le premier conseil des ministres de l'année.
En ce début d'année 2023, l'Exécutif n'a pas dérogé à la cérémonie formelle de présentation des vœux, avant de siéger pour le premier conseil des ministres. Seulement, cette fois-ci, les échanges de vœux entre le couple présidentiel, par la voix du chef de l'Etat et le gouvernement par la voix de Christian Ntsay, Premier ministre, se sont faits hors des oreilles et objectifs de la presse.
Contexte
Les mots utilisés dans la publication sur la page Facebook du président de la République, rapportant la présentation de vœux de mercredi, pourraient être anodins en temps normal. Seulement, dans le contexte actuel, ils sont retentissants. Depuis décembre, en effet, l'information selon laquelle un remaniement du gouvernement interviendrait en ce début d'année se fait insistante. Une éventualité que la récente tentative de motion de censure engagée par l'Assemblée nationale a renforcée.
Dès le lendemain du Nouvel An, certains hauts parleurs au sein même du pouvoir et particulièrement actifs sur les réseaux poussent ouvertement dans le sens de cette motion de censure. Chaque publication sur les réseaux sociaux, chaque sortie médiatique des membres du gouvernement ou de leurs proches collaborateurs est décryptée. Des personnes se disant analystes politiques y lisent ou entendent des tentatives de s'illustrer dans l'espoir de préserver leur siège au sein de l'Exécutif. La perspective de la présidentielle qui se tiendra à la fin de l'année conforte aussi l'opportunité d'un remaniement du gouvernement.
L'idée est d'avoir une équipe plus politique. La publication sur la page Facebook du président de la République impose toutefois à tempérer les engouements au sujet de la recomposition de l'effectif gouvernemental. Des sources avisées sont pourtant formelles sur la question. Le cas échéant, à s'en tenir au ton de la publication présidentielle, si remaniement il y aura, il est probable que ce ne soit pas une révolution, mais un réajustement tactique. Rien n'est toutefois acquis en politique. Dans pareille conjoncture où l'échéance électorale dicte chaque initiative et acte politique, toutes les éventualités sont à prendre en compte.