Madagascar: Présidentielle 2023 - Explosion des dépenses électorales attendue

L'argent est le nerf de la guerre et en matière électorale il détermine en grande partie les résultats. Pour la présidentielle à venir, on doit s'attendre à une hausse du coût des campagnes. Les électeurs malgaches sont réputés pour être les plus chers au monde. Avec la situation actuelle et les enjeux de la présidentielle à venir, certains candidats vont, une fois de plus, mobiliser leur trésor de campagne. " L'argent, nous en avons tous ", a d'ailleurs fait entendre Marc Ravalomanana ce lundi. En tout cas, si des formations politiques sont déjà engagées dans des concurrences farouches en multipliant les déplacements dans diverses régions, d'autres sont encore à la recherche de sponsors.

Tour de Madagascar

Le président Andry Rajoelina a mis en stand by sa tournée régionale alors que l'ancien président Marc Ravalomanana compte déjà retourner sur le terrain. Ce week-end, il sera attendu dans la Ville du Pain de sucre, à l'occasion de la présentation de vœux pour le nouvel an de son parti dans cette région du nord. Comme chaque déplacement a une visée électorale, leur coût devrait être mis sur le compte de campagne ou de précampagne de chaque parti. De son côté, Siteny Randrianasoloniaiko a déjà annoncé son intention de réaliser le tour de Madagascar avant d'annoncer sa candidature ou non à la prochaine présidentielle. Avec l'état des routes actuelles, ces déplacements sont sûrement coûteux et seuls les partis avec des ressources financières importantes pourraient se lancer dans cette compétition. Il faut d'ailleurs avoir les moyens de ses ambitions.

%

Record à battre

Selon une étude comparative réalisée à la demande de l'Union européenne, lors de la présidentielle de 2013, le vainqueur au second tour a dépensé plus que Donald Trump ou Hillary Clinton aux Etats-Unis avec 21,5 dollars par voix obtenue (contre 12 et 19 dollars). Au total 2 millions de voix pour 43 millions de dollars : c'est le record à battre de Hery Rajaonarimampianina. Et la campagne de 2018 aurait coûté 150 millions de dollars à un seul candidat. Outre les grands meetings, les concerts et les distributions de casquettes ou de t-shirts à l'effigie des candidats qui constituent des dépenses colossales, les distributions des vivres, des kits scolaires et des ustensiles de cuisine afin de séduire les électeurs font déjà partie intégrante des pratiques politiques malgaches. Avec la situation économique actuelle dans laquelle l'ariary ne cesse de se détériorer, l'importation et l'achat sur place de tous ces objets constitueront de véritables dépenses pour chaque candidat.

Plafonnement

Les organisations de la société civile se lancent déjà sur la mise en place d'une législation afin de parvenir au plafonnement des dépenses électorales. Dernièrement, Transparency Internationale Initiative Madagascar a appelé à une mobilisation pour persuader les autorités de mettre à jour les lois électorales en y intégrant le plafonnement des dépenses de campagne et l'obligation de la transparence des sources de financements des candidats. Le député d'Ikongo, Jean Brunelle Razafitsiandraofa a déjà indiqué qu' " après des études très approfondies, nous sommes arrivés à une conclusion qu'un plafond de 4 000 ariary par électeur devrait être établi pour chaque candidat à l'élection présidentielle ". Une proposition de loi a déjà été déposée à la Chambre basse.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.