Le marché des Eurobonds n'a pas prospéré en Afrique en 2022. Le Sénégal n'en a même pas sollicité. Il a fait recours au marché financier régional de l'Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa). Par contre, le Nigéria et l'Angola ont pu lever des capitaux pour un total de 3,1 milliards $.
Le marché des eurobonds n'a pas bondi en Afrique en 2022. Certes, il est difficile d'établir le lien de causalité. Toutefois, il est à noter que les discours des Agences internationales de notation n'ont pas été moins auditifs pour les pays africains. Lesquelles agences n'ont cessé de rappeler aux créanciers africains que la conjoncture internationale marquée par la hausse vertigineuse des prix et les dépréciations des monnaies par rapport au dollar.
Concernant le Sénégal, en 2022, il n'a pas sollicité le marché des eurobonds. Il s'est replié sur le marché financier régional au sein duquel, il est un des leaders. Sa dernière émission eurobond (obligations souveraines) portant sur 508 milliards de F CFA, remonte en juin 2021 avec un taux d'intérêt fixe de 5, 375% sur une maturité de 16 ans.
Cette tendance baissière de fréquentation sur le marché des eurobonds en 2022, est quasi constatable dans les autres pays africains, à l'exception du Nigéria et de l'Angola. Les deux souverains ont respectivement mobilisé 1,3 milliard $ et 1,8 milliard $, pour un total de 3,1 milliards $ sur l'ensemble des pays du continent. Le choix du Sénégal de se réorienter sur le marché financier régional de l'Union économique monétaire ouest africain (Uemoa) cadre bien avec sa stratégie de gestion de la dette à moins terme (2023-2025).
Laquelle stratégie de gestion de la dette réalisée au regard du risque de surendettement est passée de faible à modéré depuis plus de 2 ans. Les éléments constitutifs de cette stratégie sont le recours aux financements non-concessionnels de moins en moins fréquent, qui visent désormais uniquement à financer des projets présentant des taux de rendement interne élevés ; une réorientation de plus en plus importante du financement de marché vers le marché régional domestique des titres publics.
Cette stratégie de gestion de la dette à moyen terme (Sdmt 2023-2025) du Sénégal a pour finalité de proposer la meilleure combinaison possible entre dette intérieure et dette extérieure (concessionnelle, semi-concessionnelle et non concessionnelle) permettant de couvrir les besoins de financement au moindre coût et risque.
Son champ de couverture actuel est circonscrit à la dette intérieure et extérieure de l'administration centrale. Par conséquent, la dette contractée par les autres démembrements de l'Etat (les collectivités territoriales, les établissements publics et autres entités assimilables) n'a pas été prise en compte du fait de l'indisponibilité des données détaillées de leur portefeuille de dette.