Sénégal: Relance du Tourisme post-Covid-19 - Le patronat veut la prorogation des mesures de soutien

6 Janvier 2023

Les hôtels et les agences de voyage ne sont pas encore sortis de la crise née de la pandémie du coronavirus malgré l'appui conséquent de l'État en leur faveur avec l'institution d'un Crédit hôtelier de 50 milliards de FCfa et des avantages fiscaux. Selon le patronat du secteur, il leur faut un an de plus pour leur permettre de retrouver leurs performances d'avant Covid-19.

Plusieurs chefs d'entreprise réunis au sein de la Fédération des organisations patronales de l'industrie hôtelière du Sénégal (Fopits) ont demandé, hier, au Gouvernement de proroger l'échéance des mesures de soutien prises en leur faveur pour faire face à la pandémie du coronavirus qui a fortement affecté, pendant deux ans, le secteur avec des pertes d'emplois, des fermetures d'entreprises et des manques à gagner dont ils peinent à se relever.

Réunis en assemblée générale au King-Fahd de Dakar autour de leur président Mamadou Racine Sy, hôteliers d'affaires, hôteliers de loisirs et chefs d'agences de voyage ont aussi déploré les lenteurs notées dans le fonctionnement du crédit hôtelier mis en place en avril 2021. " Dans un contexte de reprise, nous avons constaté une amélioration du taux de remplissage, mais nous n'avons pas dépassé la crise et nous ne sommes nullement revenus à la situation d'avant-Covid ", a déclaré le président Mamadou Racine Sy, entouré pour l'occasion par les patrons des groupes hôteliers du pays et des managers de plusieurs agences de voyage. " Nous avons fait le dos rond pendant deux ans et nombre d'entreprises ont eu recours à des facilités bancaires et ont fait face à des problèmes de gestion du personnel ", a ajouté M. Sy, non sans souligner " l'appui déterminant du Président de la République pour l'effectivité des mesures de soutien ". Il a surtout insisté sur le crédit hôtelier " doté de 50 milliards FCfa mais dont seulement les 25 ont été mis en place ". Outre " le blocage partiel des fonds du crédit hôtelier ", ils ont aussi indexé les garanties bancaires et la fiscalité comme freins à la relance effective du secteur. " Nous souhaitons que le Gouvernement reconduise les mesures de soutien, surtout fiscales, pour un an, afin de nous permettre de sortir la tête de l'eau ", a insisté M. Sy, par ailleurs vice-président du Conseil national du patronat (Cnp).

Selon les indications fournies par le secrétaire exécutif de l'organisation patronale, le crédit hôtelier a été bénéfique à 21 entreprises et une trentaine sont en attente de satisfaction. Boubacar Sabaly, chef d'entreprise, a souligné que les taux de garantie devant encadrer le crédit hôtelier (70% et 30% selon la taille de l'entité) " n'ont pas été respectés par les banques ". Les intervenants ont abordé des questions liées au foncier, à l'échange d'informations, à la digitalisation des fiches de police dans les hôtels, comme l'a suggéré la responsable de l'hôtel " Le Ndiambour ". Pathé Dia, directeur d'une chaîne, dont Saly Princesse, a déploré la politique des visas menée par le consulat de France. Il a aussi beaucoup été question, au cours de la réunion, des relations patronat-employeurs. Le président Mamadou Racine Sy a rappelé la nécessité pour les employeurs de veiller au dossier des équivalences (quantum horaire des travailleurs). Il a révélé que les prochaines négociations qui s'ouvrent bientôt verront les travailleurs demander l'augmentation du Smig de 17%, une revalorisation salariale de 30% et le relèvement de la prime de transport de 20.800 à 50.000 FCfa. Ce qui augure de difficultés en dépit de la signature d'un pacte de stabilité avec les syndicats.

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