Antananarivo continue à accueillir de nouveaux habitants, bien que la ville soit surpeuplée. En 2022, le fokontany d'Ambodin'Isotry a accueilli près de deux cent quarante personnes. Près de deux cents personnes se sont installées à Ampefiloha, la même année. Tsimialonjafy, un quartier pourtant classé zone rouge au risque d'éboulement et au glissement de terrain, a accueilli quinze nouveaux ménages.
Et une centaine de personnes sont venues vivre à Faravohitra Mandrosoa. " Nos nouveaux habitants sont, en général, des personnes qui viennent de la périphérie d'Antananarivo. Ils migrent vers la capitale pour des raisons professionnelles. Ils ont trouvé des boulots à proximité ", indique le secrétaire au sein du fokontany de Tsimialonjafy, Suzanne Razanamandimby.
À Ambodin'Isotry, la plupart des migrants proviendraient des autres provinces, mais il y a, également, des étrangers et des personnes qui ont quitté les zones rurales. " Ce sont, généralement, des étudiants, qui sont venus dans la capitale pour poursuivre leurs études ", note Richard Randriandraibe, chef fokontany d'Ambodin'Isotry.
Grande promiscuité
Il y a des déménagements, en parallèle avec ces nouvelles arrivées. Mais les départs seraient peu par rapport aux arrivées. En conséquence, le nombre de population au niveau de la commune urbaine d'Antananarivo (CUA) augmente. Antananarivo est la ville la plus peuplée de Madagascar, avec un million deux cent mille habitants, selon le Recensement général de la Population et de l'habitat (RGPH-3) de 2018. Les 5% de la population totale de Madagascar, et les 35% des habitants de la région d'Analamanga, se trouvent dans la CUA.
Les infrastructures d'hygiène et d'assainissement urbaines, les maisons disponibles, ne suivent plus le rythme des besoins. Le confort des ménages laisse à désirer. Certains sont contraints de vivre dans la grande promiscuité. Huit à dix personnes logent dans une pièce de 16 m2, dans les quartiers du quatrième arrondissement, par exemple. D'autres vivent dans des habitations précaires. Beaucoup n'ont pas de toilettes.
" Il n'y a plus de terrain disponible pour construire des toilettes dans notre quartier. Certains font leurs besoins dans les toilettes publiques les plus proches. D'autres les font sur le pot et les jettent dans les canaux ", déplore un responsable du fokontany à Manarintsoa-Est. Des chefs de fokontany dénoncent la continuité des migrations, comme source d'insécurité. " On ne sait plus qui est qui, car certains ne déclarent pas leur installation au niveau du fokontany. D'autres viennent sans un certificat de migration", note un responsable d'un fokontany dans le quatrième arrondissement.