Stabilité et surtout plus besoin de courir chercher du secours durant les prochaines pluies et cyclones. Jean Philippe, soulagé, partage avec nous sa joie d'avoir enfin un toit sur la tête. Ce père de famille, jardinier dans une école privée, a vécu comme squatteur à Cité Malherbes ces huit dernières années, avec son épouse et ses deux enfants. Pour le Nouvel An, il a finalement obtenu un logement décent à Dagotière, à travers la National Housing Development Co. Ltd (NHDC), après une longue attente et un dépôt effectué en 2013. Il a été accompagné par des ONG comme Caritas, Yeshua Fellowship et United For Human Rights.
Le soulagement dans la voix, Jean Philippe raconte que subvenir aux besoins de sa famille dans son humble demeure à Cité Malherbes ces huit dernières années a été très difficile, surtout avec la pandémie de Covid-19. Et voilà que l'année dernière, sa petite maison en tôle est complètement ravagée par le cyclone Batsirai. "Nous étions installés dans un endroit pratiquement non aménagé et inaccessible, à chaque fois qu'il pleuvait, les environs étaient endommagés et l'eau boueuse s'accumulait, entrant dans nos demeures et les ravageant parfois. Durant le passage de Batsirai, la plupart de nos affaires, comme les denrées alimentaires, ont été endommagées", confie-t-il.
Or, les restrictions sanitaires du Covid-19, encore en vigueur à l'époque, n'étaient pas sans répercussions. Les deux centres communautaires, Curepipe et Floréal, étaient fermés. Par conséquent, les familles de squatteurs de Cité Malherbes ont dû fuir chercher du secours dans le mauvais temps au poste de police d'Eau-Coulée. "Étant donné qu'un nombre limité de personnes pouvait être hébergées en un seul endroit en raison du Covid-19, nous avons dû nous réfugier dans différents centres, avec l'aide de la police", relate Jean Philippe. Par la suite, ils ont lutté pour leur survie avec le peu qu'ils pouvaient gérer et avec l'aide de ces ONG.
Vivre comme squatteurs posait également des soucis pour l'éducation des enfants, raconte Manish Purmanund, de United for Human Rights. "Le problème se pose lors de leur admission dans les écoles, car il n'y a pas de justificatif de domicile officiel. Le fait de ne pas avoir de logement violait également leur droit fondamental à l'éducation. Nous avons dû intervenir et enregistrer ces familles dans notre Family Empowerment Programme, ce qui nous a permis de compléter les procédures pour leur admission avec l'adresse de notre organisation comme preuve. Après le cyclone, il ne restait pratiquement plus rien pour ces familles. Nous avons dû porter leurs préoccupations afin que leurs demandes soient vraiment prises en considération pour qu'ils obtiennent un logement", affirme-t-il.
Cette année, la famille de Jean Philippe a accueilli le Nouvel An dans sa nouvelle maison. Ses enfants sont heureux de pouvoir enfin vivre en toute sécurité et ne pas avoir à se soucier de savoir où fuir pendant les cyclones. Un sentiment de joie règne dans la famille. "Ici, les choses de base sont accessibles. Là-bas, nous devions collecter l'eau de pluie et utiliser un tube lumineux rechargeable, que nous rechargions dans les maisons avoisinantes, car il n'y avait ni eau, ni d'électricité", confie Jean Philippe. Pour 2023, le souhait de cette famille se résume en trois mots : joie, paix et sécurité.