En Tunisie, trois mois et demi après la disparition en mer d'une embarcation empruntée par 17 personnes, les habitants de la ville de Zarzis, dans le sud du pays, continuent de demander à ce que la vérité soit faite dans ce dossier.
Une manifestation a eu lieu vendredi 6 janvier pour faire pression sur les autorités. Les familles veulent savoir ce qu'il s'est passé exactement. À ce jour, sept cadavres ont été retrouvés sur les 17.
Joint par RFI, Ali Kniss, militant à la tête du mouvement des citoyens de Zarzis explique les revendications de la population. " Nous avons réalisé les recherches en mer seuls, nous les habitants de Zarzis et les pêcheurs de la ville, avec nos propres moyens, avec des bateaux de pêche. L'État tunisien ne nous a pas épaulés. Il nous a laissés seuls face à la mer et à la détresse. On a alors découvert un premier crime, l'enterrement illégal de quatre des cadavres dans le cimetière appelé "les jardins d'Afrique" dans lequel reposent les corps de migrants non identifiés ", révèle-t-il.
" Sur les cadavres que nous avons retrouvés, il y avait des traces de coups, de blessures. Certains avaient les dents cassées ou des coups à la nuque. Nos demandes sont claires : la vérité et la justice. Nos demandes n'ont pas changé. Nous voulons savoir où sont les disparus dont les corps n'ont pas encore été retrouvés. Il en reste dix en tout encore et notre mouvement continuera jusqu'à ce que ces demandes soient entendues. On veut que justice soit faite et que les responsabilités soient éclaircies ", a ajouté Ali Kniss.