Sénégal: Affaire sweet beauty, 3ème candidature de Macky Sall, relations Sénégal - France - Sonko, sans gants

Le leader de Pastef et maire de Ziguinchor a accordé un entretien aux médias français (Rfi et France 24) diffusé hier, vendredi 6 janvier. Face Christophe Boisbouvier, Directeur adjoint de RFI, chargé de l'Afrique et Marc Perelman, Éditorialiste de la chaine française d'information continue (France 24 ), Ousmane Sonko, candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2024, a abordé plusieurs questions dont ses rapports avec la France, l'affaire de viol et l'éventualité de la candidature de Macky Sall.

Ousmane Sonko qualifie de "honte pour le Sénégal et pour l'Afrique" le débat sur l'ambition prêtée à l'actuel chef de l'Etat de vouloir briguer une troisième candidature en 2024. Dans un un entretien accordé à Rfi et France 24 (médias français) diffusé hier, vendredi 6 janvier, le leader de Pastef et maire de Ziguinchor qui semble lié ce débat sur la troisième candidature de Macky Sall à la mal gouvernance de son régime, s'est désolé que ce genre de débat ne se pose qu'en Afrique.

"Quand on a gouverné de la manière qu'il l'a fait avec des scandales à la pelle impliquant ses proches : ses beaux-frères, ses frères, ses parents, tous ces gens qu'il a mêlés à sa gouvernance. Quand on a gouverné dans la brimade en instrumentalisant la justice, on craint toujours les lendemains", a-t-il martelé tout en précisant, "les constitutionnalistes sénégalais sont unanimes : la question de la durée des mandats n'a rien à voir avec la limitation des mandats. "Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs". Cette phrase résume la question. Le moment venu, le peuple Sénégalais, aura son mot à dire".

"Je ne me soumettrai pas à ce test ADN"

Interpellé sur son refus catégorique de se soumettre au test ADN dans la procédure judiciaire de viol ouverte contre lui, le leader de Pastef brandissant à nouveau la thèse du complot a réaffirmé son refus catégorique de faire ce test. "Je ne me soumettrai pas à ce test ADN. On est en face d'un complot d'Etat. Un des éléments les plus importants c'est qu'il y a eu un rapport de la Gendarmerie commandité par l'ancien commandant en chef de la gendarmerie et ce rapport a établi qu'il y a eu un complot d'Etat. Ce complot a commencé avec les proches du Président et s'est poursuivi jusqu'au Président Macky Sall. Il n'a jamais été question de viol et il ne sera jamais question de viol me concernant", a-t-il affirmé. Avant d'insister, "Au nom de quoi je me soumettrai à un test Adn sur une procédure dont celui qui avait demandé des prélèvements est lui-même impliqué dans le complot ?" s'interroge-t-il.

"Le procureur de la République a été capable, fait extrêmement gravissime, de modifier un rapport d'enquête de gendarmerie pour pouvoir m'incriminer", a-t-il soutenu.

"Nous n'avons rien contre la France mais, elle doit revoir sa position ... "

Autre question évoquée par le maire de Ziguinchor lors de cet entretien avec les deux journalistes français, les relations entre le Sénégal et la France. Sur cette question, Ousmane Sonko précisant d'emblée que "nous n'avons rien contre la France", a toutefois appelé Paris à "revoir sa position" vis-à-vis de l'opposition sénégalaise qui selon lui, est "dépeint comme des anti-français notoires."

"Aujourd'hui, il y a un comportement d'un de vos organes à l'occurrence RFI qui s'était déplacée à Dakar pour faire un reportage tendancieux contre ma personne en essayant d'exploiter ce dossier de viol et de manière totalement partiale, eux-mêmes reconnaissent ce traitement tendancieux. Et, au-delà de RFI, qui est aujourd'hui est une chaîne française, il y a un certain nombre d'actes que la France pose, qui nous fait penser, nous, opposition de manière générale, que la France prend fait et cause pour Macky Sall pour des raisons qui lui sont propre" a fait remarquer Ousmane Sonko.

Avant d'ajouter, "on a été dépeint comme étant des antifrançais notoires. Nous n'avons rien contre la France, ni contre aucun autre pays. Nous avons un discours qui peut gêner parce que c'est un discours qui appelle à une rupture dans les relations. Mais, il y a des relations séculaires entre Sénégal et la France".

Poursuivant son propos, le leader de Pastef d'inviter Paris à revoir sa copie dans le cadre de ses relations avec l'Afrique pour un "partenariat gagnant-gagnant". Car selon lui, le monde est en train de changer et la carte géopolitique du monde doit appeler tout le monde à revoir son attitude.

"Il ne s'agit plus de placer un président, de lui apporter son total soutien tant qu'il suit la coopération tel que vous l'entendez", mais "nos pays aspirent à autre chose. Nous voulons poursuivre les partenariats dans le cadre d'un partenariat gagnant-gagnant".

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