Afrique: Souveraineté alimentaire au Sénégal - 5 000 milliards FCfa seront mobilisés sur cinq ans

7 Janvier 2023

Le Sénégal prévoit de dérouler à partir de 2024, une Stratégie nationale de souveraineté alimentaire, d'un montant de 5 000 milliards de FCfa, sur cinq ans. Les grandes orientations ont été dévoilées en marge du Conseil interministériel, présidé hier par le Premier ministre, Amadou Ba.

Le Premier ministre Amadou Ba a présidé, hier, un Conseil interministériel sur la souveraineté alimentaire. C'est pour élaborer une feuille de route, suite à la demande du Chef de l'Etat Macky Sall, lors du Conseil des ministres du 12 octobre 2022, de superviser l'élaboration de la Stratégie de souveraineté alimentaire du Sénégal. L'objectif visé est d'asseoir l'extension des surfaces cultivées, l'amplification des productions agricoles et horticoles au regard des volumes de nos importations.

Les travaux ont regroupé le Ministre de l'Agriculture, de l'Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye, le Ministre des Pêches et de l'Economie maritime, Pape Sagna Mbaye, le Ministre du Développement industriel et des Petites et moyennes industries (Pmi) et des experts du Ministère de l'Economie, du Plan et de la Coopération et du Ministère des Finances et du Budget.

Cette stratégie pré-validée pèse 5 000 milliards de FCfa pour la période 2024-2029. Elle est en parfaite cohérence avec les grandes orientations de notre agriculture dans le Plan Sénégal émergent (Pse), qui s'est fixé à l'horizon 2035, d'apporter des réponses pertinentes pour placer l'économie sénégalaise dans une dynamique de croissance soutenue et durable en mettant en valeur le potentiel de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche, a indiqué le Premier ministre Amadou Ba.

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" La stratégie examinée aujourd'hui en vue de sa soumission à l'appréciation du Chef de l'Etat devra être conforme aux objectifs de la loi d'orientation agro-sylvo-pastorale qui consistent, entre autres, à réduire l'impact des risques climatiques, économiques, environnementaux et sanitaires par la maîtrise de l'eau, la diversification des productions, la formation des ruraux dans le but d'améliorer la sécurité alimentaire des populations et de réaliser à terme la souveraineté alimentaire du pays ", a expliqué Amadou Ba.

La stratégie devra aussi poser " les bases favorables à la diversification des productions agricoles qui est un puissant levier dans l'amélioration des revenus des ruraux et de la sécurité alimentaire ". En outre, elle devra permettre le développement de filières d'exportations correspondant à la demande internationale tout en répondant aux besoins pressants de substitution aux importations de produits alimentaires, et de soustraire notre pays aux aléas des marchés mondiaux, précise le Chef du Gouvernement.

Les orientations du Conseil interministériel

Revenant sur les orientations clés du document, il souligne qu'il s'agit d'abord pour le Ministère des Finances et du Budget, d'étudier les modalités de financement des investissements prévus dans la stratégie nationale de souveraineté alimentaire, notamment pour l'amélioration de la productivité et de la production génétique.

Au Ministre de l'Elevage et des Productions animales, il est recommandé la poursuite des réformes relatives au code pastoral et l'accélération de la mise en route et le maintien de la mesure de restriction des importations de volaille et produits agricoles. La facilitation de l'accès au foncier pour le secteur privé national et étranger fait aussi partie des orientations du Premier ministre. L'ambition est d'augmenter le volume des productions agricoles afin de consolider et de sécuriser l'autosuffisance.

Dans la même veine, il est demandé au Ministère de l'Agriculture, de l'Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire, de prendre des dispositions nécessaires pour associer les organisations faîtières des secteurs de l'agriculture, des pêches et de l'élevage dans la mise en œuvre de la stratégie.

S'agissant du secteur de la pêche, les recommandations du Conseil interministériel vont dans le sens de la limitation des exportations des pélagiques afin de contribuer à la sécurité alimentaire des populations et de la promotion du repeuplement des plans d'eau intérieurs pour renforcer la disponibilité des produits halieutiques en milieu continental.

En ce qui concerne le secteur industriel, la stratégie prévoit le développement des pôles de transformation industrielle et artisanale des produits halieutiques pour une meilleure valorisation de la production et la création d'emplois et de revenus pour les femmes et les jeunes et la promotion de la production aquacole, en mettant en valeur les domaines agricoles communautaires (Dac).

Parmi les points clés de la stratégie, figure également le renforcement des moyens d'actions et des universités à vocation agricole afin de promouvoir une diversification de la productivité en qualité et en quantité en valorisant les résultats de la recherche, notamment sur les produits à cycle court ; la mise en exergue de l'approche chaîne de valeur et développer des stratégies de mitigation pour faire face aux chocs exogènes majeurs. Cette stratégie sera déroulée, supervisée et suivie par le Ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire.

ALY NGOUILLE NDIAYE, MINISTRE DE L'AGRICULTURE ET DE LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE

" Des projections réalistes et réalisables "

" Nous avons des projections que nous considérons réalistes et réalisables dans cet horizon temporel ", a commenté le Ministre de l'Agriculture, de l'Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire. Cette ambition du Sénégal de garantir la souveraineté alimentaire, précise Aly Ngouille Ndiaye, repose sur les secteurs de la pêche, de l'agriculture et de l'élevage à travers de plus importantes productions en céréales, en viandes, etc. Sans oublier l'augmentation des surfaces exploitables, la transformation et le développement des techniques culturales. " Le travail n'a pas été facile dans un délai de deux mois. Les fonctionnaires ont travaillé d'arrache-pied. Nous avons eu à faire une approche par filière dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage ", a assuré Aly Ngouille Ndiaye.

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