Ce n'est pas la première fois qu'on reporte la tenue d'une journée de championnat à la dernière minute. Par ailleurs, le report des journées de championnat est devenue monnaie courante, ces dernières années.

Décidément, on avance en reculant dans notre championnat. Rien que de voir l'état piteux de notre infrastructure sportive, il y a de quoi se demander si notre championnat de football dit "professionnel" l'est vraiment ?

Aujourd'hui encore, on vit une situation absurde : la 1ère journée retour reportée à la dernière minute, à seulement 24 heures de sa tenue. Le tout dans une atmosphère le moins qu'on puisse dire malsaine.

Tout au long de la semaine dernière, on a vécu sous la menace du boycott du classico par le CSS. Un classico qui devait l'opposer hier à l'EST pour le compte de la 1ère journée retour. Et c'est ce classico de la discorde qui est à l'origine du report de cette 1ère journée retour. Les Sfaxiens réclamaient la tenue de tous les matches en retard de la phase aller avant le coup d'envoi de la phase retour. Dans sa requête, il y a une logique sportive.

La vraie question n'est pas de savoir si le CSS avec toutes ses composantes (comité directeur, staff technique, joueurs et supporters) a tort ou a raison. Par ailleurs, l'Espérance de Tunis, bien qu'elle soit l'adversaire du CSS dans ce classico de la discorde, n'a aucune part de responsabilité dans ce qui s'est passé la semaine dernière. L'EST a demandé des reports de certains de ses matches et ce n'est pas de sa faute si on lui a donné satisfaction. Le vrai ou les deux vrais responsables dans ce qui vient de se passer, ce sont la FTF et la LNFP qui gèrent notre championnat.

L'équité et rien que cela...

Le problème n'est pas dans le report des matches, mais dans l'application du principe d'équité en faisant de même pour tous les clubs. Le principe d'équité exige aussi qu'on respecte l'ordre chronologique des matches, ce qui explique la requête du CSS à ce que tous les matches en retard de la phase aller aient lieu avant le démarrage de la phase retour.

Puis, il fallait tenir en compte dans l'élaboration du calendrier des travaux en cours au Stade olympique de Radès où l'Espérance Sportive de Tunis et le Club Africain disputent leurs matches à domicile. Ces deux clubs ont été lésés doublement. D'abord en établissant un calendrier durant la période des travaux de rénovation de l'enceinte de Radès au moment où l'Olympique d'El Menzah connaît des travaux et qu'on refuse d'ouvrir le Stade Chedly Zouiten aux matches officiels en présence du public.

Puis, il faut rappeler que le CA et l'EST sont déjà lésés par le fait qu'ils payent à chaque fois la Cité nationale sportive de Radès pour pouvoir exploiter le stade alors que les autres clubs de la Ligue 1 bénéficient de la gratuité d'exploitation de leurs stades étant que ce sont les communes et les mairies qui leur offrent l'accès.

Bref, c'est du charabia à tous les niveaux. Un championnat dit "professionnel" géré d'une manière amateur : une journée reportée 24 heures avant sa tenue, sans oublier l'accord sur les droits TV qui risque de tomber à l'eau entre la Télévision Tunisienne et la FTF. L'instance fédérale veut que l'accord s'applique juste pour cette saison alors que l'établissement public de la télévision aspire un contrat de trois ans. Le pire dans l'histoire est que les négociations finales ont eu lieu la veille de la tenue de la 1ère journée de la phase retour qui a été finalement reportée pour les 18 et 19 de ce mois.