Madagascar: Bons du Trésor Fihary - 99 milliards d'ariary d'offres en deux semaines

Les bons du Trésor sont d'actualité. Le Trésor public de Madagascar lance depuis l'année dernière une campagne de promotion de cet outil de mobilisation de l'épargne publique pratiqué partout dans le monde et qui peut par ailleurs servir d'instrument de financement de l'Etat.

En France, la première émission de bons de trésor remonte à 1814 par le Baron Louis, ministre des Finances. Les émissions annuelles du bon de trésor à taux fixe (BTF) français se chiffrent actuellement par des dizaines de milliards d'euros.

Pratique courante

En Belgique l'encours du Certificat de Trésorerie, l'équivalent belge du BTF se chiffre également en milliards d'euros, alors que l'Allemagne a son Bubill, émis depuis 2005 avec un rythme d'émission mensuel de 6 milliards d'euros. Aux Etats-Unis, le Treasury Bill, un autre équivalent du bon du trésor, se négocie par milliards de dollars. En somme, partout dans le monde, le bon du trésor est une pratique courante. Les bons du trésor, ont en effet le mérite d'être des produits financiers sécurisés, faciles à comprendre et offerts à des prix relativement accessibles.

A Madagascar, les bons du trésor ont fait depuis des années, l'objet d'un certain nombre de textes réglementaires établis par les régimes qui se sont succédés dont le décret n° 1997 - 656 du 07 mai 1997, fixant les conditions de souscription des BTA signé par le Premier ministre Pascal Rakotomavo du régime Ratsiraka. L'autre décret relève du régime Ravalomanana et porte le n° 2006 - 285 du 25 avril 2006 modifiant certaines dispositions du décret n° 1998 - 896 du 21 octobre 1998 et du décret n° 1997 - 656 du 07 mai 1997, fixant les conditions de souscription des BTA signé par le Premier ministre Jacques Sylla. Actuellement, le décret N° 2014-1862 fixe les conditions d'émission et de souscription des bons du Trésor sur compte titre, dénommés Fihary, signé par le Premier ministre Kolo Roger durant la présidence de Hery Rajaonarimampianina.

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BTF

Contrairement à ce que certains utilisateurs des réseaux sociaux ont tendance à faire croire dernièrement, la pratique des bons du Trésor n'est pas synonyme de difficultés financières rencontrées d'une manière conjoncturelle par l'Etat. Pratiquées depuis plusieurs décennies, les émissions de bons du Trésor ont d'ailleurs fait l'objet d'innovations, notamment en 2015, avec l'émission des bons de Trésor Fihary (BTF) devenus actuellement un des produits phares du Trésor public de Madagascar qui offre des conditions particulièrement avantageuses. Sur le site du Trésor Public Malagasy le montant des offres de BTF sur la période du 1er janvier au 15 janvier se chiffre à 99 milliards d'ariary.

Selon un technicien du Trésor public qui a mené récemment une campagne intensive de promotion, le BTF intéresse au plus les agents économiques comme les établissements bancaires, les établissements financiers, les institutions financières, les compagnies d'assurance, les sociétés d'investissement et les entreprises privées et publiques. Mieux, en raison de la facilité d'accès qui le caractérise, les simples particuliers font de plus en plus de placement en BTF. En effet, la souscription minimum est fixée à 1 million d'ariary, contre 20 millions d'ariary pour le BTA. En somme, les BTA sont de véritables sources de revenu car ce sont des placements qui offrent aux souscripteurs des taux d'intérêts les plus élevés.

Transparence

Dans le domaine sécuritaire, les soumissionnaires n'ont aucun souci à se faire puisqu'en matière de BTF, il n'y a pas de risque de perte de titre, dans la mesure où le marché est géré au niveau du Trésor public, où un compte titre est ouvert, et le versement du capital est garanti au nom du bénéficiaire dans la fiche de soumission. Le Trésor public précise également qu'en termes de liquidité, il y a une possibilité de transfert puisque ce sont des bons négociables sur un marché secondaire. La transparence est par ailleurs de mise puisque toutes les informations sont clairement émises à travers la publication trimestrielle d'un calendrier d'émission, la publication mensuelle des montants des bons à émettre, et l'affichage permanent de l'évolution des ventes.

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