Tunisie: Promotion sociale de l'enfance, de la famille et des personnes âgées - Le plan du ministère dévoilé

9 Janvier 2023

Les institutions de l'Etat, à l'instar du ministère de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes âgées (Mffes), vont s'atteler à rétablir la place qui sied à l'enfance tunisienne. Mais également à restaurer la dignité des séniors et protéger les femmes.

De nombreux projets seront mis en place au fur et à mesure de l'évolution et de la réalisation du Plan de développement triennal, dès cette année, et qui va accorder une large place à l'enfance et à la jeunesse tunisienne dans son champ d'intervention et d'action. C'est dans ce cadre que la ministre de tutelle, Amel Belhaj Moussa, a développé l'étendue de son plan d'actions et de concrétisations. Il est prévu la création de 70 jardins d'enfants publics inclusifs dans les régions de l'intérieur, avec un ordre de priorité d'intervention suivant des étapes définies. En général, il est attendu un renforcement du rôle social de l'État en faveur des familles des enfants sans soutien et à revenu limité.

Création de jardins d'enfants

Un soutien et un appui de l'Etat seront portés aux jardins d'enfants publics et privés en 2023, qui vont permettre d'accueillir 30.000 enfants en 2024 puis 40.000 en 2025. Pour rappel, 15.000 enfants ont été accueillis en 2022. L'objectif est d'augmenter la capacité d'accueil. Dans le même contexte, le ministère poursuivra la relance des jardins d'enfants municipaux, en aménageant et équipant 11 établissements avec des fonds supérieurs à 1 million de dinars, en plus de l'entretien et l'équipement de 6 établissements avec des fonds estimés à 480.000 dinars, réalisés jusqu'en 2022. Ce n'est pas tout, puisque 300 enfants autistes ont été intégrés dans des institutions de la petite enfance en 2022, leur permettant de s'adapter positivement à leur environnement social et d'atteindre leur équilibre. Le nombre de bénéficiaires de ce programme, le premier du genre en Tunisie, sera doublé, car il est prévu qu'il bénéficie à 600 enfants en 2023, 800 en 2024 et 1.000 enfants en 2025.

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Mme Belhaj Moussa a indiqué que son département s'est engagé à prendre en charge 4.457 enfants en situation de vulnérabilité dans les centres de l'enfance, avec un coût de 7,6 MD, jusqu'en 2022. L'engagement sera renforcé en 2023, avec 5.480 enfants pour un coût global de 8,5 MD, et en 2024 avec 5.900 enfants de l'ordre de 9,3 MD. L'année 2025 connaîtra l'intégration de 6.200 enfants, avec des fonds estimés à 9,7 MD. Elle a, également, confirmé que la mise en œuvre du programme d'insertion économique et sociale des familles en situation vulnérable se poursuivra: en 2022, il a été possible d'assurer à 719 familles des sources de subsistance estimées à 2,5 MD et de relever les dotations annuelles et les valeurs des projets à 20.000 dinars. Egalement, en profiteront, cette année, 1.000 familles, avec des crédits de 4,2 millions de dinars. Et le nombre des bénéficiaires aura plus que doublé au cours des deux prochaines années, soit 2.600 familles au total, nécessitant une enveloppe globale de presque 13 millions de dinars.

Il est également annoncé, dans le même cadre, la création de 3 nouveaux espaces modèles pour la famille, devant fournir divers services à tous les membres de la famille dans les gouvernorats de Sidi Bouzid, Mahdia et Médenine, à l'horizon 2025 avec des fonds dépassant 12 millions de dinars. De même, 8 espaces similaires sont envisagés à Gabès, Monastir, Sfax, Kairouan, Le Kef, Siliana et Beja, avec des investissements de 34 millions de dinars.

Motiver les familles d'accueil

D'ailleurs, un arrêté vient d'être tout récemment publié par le ministère, en date du 26 décembre 2022, modifiant l'arrêté du 27 décembre 2017 relatif à la détermination du montant de l'aide matérielle accordée à la famille d'accueil de la personne âgée indigente et des conditions pour en bénéficier. Cette aide sera hissée de 200 dinars à 350 dinars par mois. Cette allocation permettra de favoriser la prise en charge des personnes âgées de plus de 60 ans sans soutien familial par des familles alternatives. Il est nécessaire d'établir un environnement familial naturel, à même de préserver la dignité des femmes et des hommes âgés, assurer leur santé et sécurité physique, mais aussi leur équilibre psychologique et émotionnel. Tout pour leur intérêt supérieur. Faute de quoi, l'hébergement institutionnel demeure l'exception et le dernier recours en vue de protéger cette catégorie.

Placement familial : conditions à remplir

Volet placement familial, le ministère vise à faire bénéficier de ce programme 200 personnes âgées, à travers des dotations financières annuelles estimées à 840 mille dinars qui seront allouées. Ledit programme a atteint 146 hommes et femmes âgés en 2022, avec des dotations financières s'élevant à 408.000 dinars. Les conditions liées aux personnes âgées consistent en la perte du lien familial, le consentement des personnes âgées à le placer dans une famille alternative, et à garantir la sécurité des personnes âgées contre toute maladie contagieuse ou mentale, censée déranger la famille parraine. Alors que les conditions d'accueil par la famille alternative exigent l'accord des époux et leur engagement de ne pas parrainer plus de deux personnes âgées en même temps, de fournir un logement adéquat adapté à l'accueil, en termes d'espaces et de facilité de déplacement des personnes âgées. Il est également exigé que la famille qui parraine ait un revenu mensuel non inférieur au salaire minimum garanti, que les membres de la famille qui parraine aient une bonne moralité et que tous les membres de la famille soient exempts de toute maladie contagieuse ou mentale pouvant présenter un danger ou des inconvénients pour la personne âgée parrainée.

Mme Moussa avait confirmé plus tôt que la décision d'augmenter cette subvention mensuelle reflète le pari sur le mécanisme de caution familiale pour les personnes âgées, pour lequel le ministère a alloué des fonds importants d'une valeur de plus de 2,6 millions de dinars durant les années du plan de développement 2023-2025. La ministre a également indiqué que les tendances dans le domaine de la femme au cours de la période envisagée sont axées sur l'autonomisation économique des femmes et des filles et la résistance aux violences faites aux femmes, et elle a annoncé, à l'occasion, une augmentation de la valeur des crédits alloués au nouveau programme national pour l'entrepreneuriat féminin et l'investissement "Raydet" de 40%, et la programmation de crédits annuels de 14 millions de dinars pour financer des petits et moyens projets féminins, faisant référence à l'approbation du financement de 1.050 projets féminins au cours de l'année 2022. Au cours de la période prévue, 2.500 micro-entreprises seront créées, générant environ 3.000 emplois, 1.000 petites entreprises avec une capacité d'emploi estimée à 2.400 emplois et 150 entreprises de taille moyenne avec une capacité d'exploitation de 750 emplois.

Protéger les femmes vulnérables

Evoquant la lutte contre les violences faites aux femmes, la ministre a indiqué le souci de créer un centre de prise en charge des femmes victimes de violences et de leurs enfants dans chaque gouvernorat. Le projet sera doté d'un financement global de 12 millions de dinars et de 12 nouveaux centres d'accueil et d'écoute, outre l'autonomisation des femmes et des filles dans le cadre du plan national de mise en œuvre de la résolution 1.325 de l'ONU "Femmes, paix et sécurité" doté d'un fonds de 32.000.000 dinars. Les interventions ont couvert l'année 2022 à Al-Waara dans les gouvernorats de Sidi Bouzid et Jazza au Kef, tandis que cette année couvrira la région de Sidi Makhlouf à Médenine. Suivront en 2024 Kasserine et Gafsa, puis en 2025 les gouvernorats de Kairouan et Jendouba.

Elle a ajouté que des travaux seront menés pour la mise en place de 30 complexes féminins en milieu rural, à raison de 10 nouveaux groupements de développement par an, avec des crédits de 3 millions de dinars sur trois ans, et 1.500 projets féminins en milieu rural qui dépendent des chaînes de valeur dans le secteur agricole, les industries traditionnelles et la valorisation des produits et l'autonomisation annuelle de 1.000 mères d'élèves menacés de décrochage scolaire, avec des fonds financiers. Il est estimé à 1 million de dinars, après avoir autonomisé 512 sources de revenus, tandis que 265 sources de revenus sont aussi prévues dans 69 délégations de 18 gouvernorats tunisiens, avec des dotations financières annuelles s'élevant à 2,26 millions de dinars.

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