Au Sénégal, un conseil interministériel s'est ouvert, ce lundi 9 janvier, autour du premier ministre Amadou Ba sur la sécurité routière. Les autorités ont promis des " mesures fortes ", après la collision de deux bus qui a fait 39 morts et une centaine de blessés dans le département de Kaffrine, un drame qui suscite l'émotion mais aussi la colère.
C'est l'un des principaux sujets débattus dans cette gargote de la capitale. Pour Maïssa Ndiaye, chauffeur de taxi, c'est l'heure de la pause : " Le problème est partout. Les pneus avec lesquels nous roulons ont déjà roulé auparavant pendant deux ou trois ans en Europe ; l'état des routes... et les sanctions tombent sur les chauffeurs. Le grand responsable, c'est l'État. On prend des décisions qu'on n'applique pas sur la route. "
Coumba, elle, reste consternée : " J'étais tellement émue ", dit-elle avant de préconiser, comme mesure, pour que cela ne se répète pas, " le permis à points. Il faut que l'État sanctionne ", insiste-t-elle.
Alors que d'autres accidents de la route ont endeuillé plusieurs pays sur le continent, Thierry Etoka, de nationalité congolaise, lance un appel à la responsabilité de tous : " J'ai eu des amis qui ont été victimes d'accidents. Ce que l'on demande, c'est qu'on ne roule pas à toute vitesse et puis, la nuit, qu'il y ait trois ou quatre chauffeurs pour faire la relève. "
Vingt ans après le naufrage du Joola qui avait fait près de 2 000 morts, Boubacar Ba président de l'association des victimes du bateau est amer : " Je suis encore atterré. C'est comme si on m'annonçait encore que le Joola a sombré. Nous sommes interpellés directement. C'est essentiellement l'histoire de l'indiscipline. La vie est sacrée, mais j'ai comme l'impression que maintenant, tout le monde s'en fout. "
Le deuil national a été décrété jusqu'à mercredi.