L'appel au boycott par le PPRD de Joseph Kabila aux opérations d'enrôlement des électeurs, ressemble à un pétard mouillé. De plus en plus, le plus grand parti de l'ancienne majorité présidentielle s'est réduit à un parti des cadres et non des masses comme jadis. Le PPRD n'est plus que l'ombre de lui-même, la plupart de membres et cadres ayant rejoint l'Union sacrée.
Ceux qui n'ont pas pu rejoindre la barque de l'Union sacrée, sont taxés par leurs anciens collègues restés fidèles au sénateur à vie de caciques. Ces derniers exigent un consensus avant de participer au processus électoral. Le combat mené au sein du Front pour la patrie pour la crédibilité des élections qui passe par une CENI consensuelle, n'a pas changé le cours des événements.
Le train de la CENI qui a quitté la gare poursuit, clopin-clopant, son bonhomme de chemin. Ce front en question n'a pas survécu à la détermination de la Centrale électorale de respecter le délai du 20 décembre 2023 pour les élections. Désormais, les fidèles de ce parti de Joseph Kabila se battent entre un suicide collectif ou saisir la bouée de sauvetage pour trouver un abri à l'Union de sacrée.
Là encore, la partie n'est pas aisée. Ceux qui ont quitté les premiers le camp du parti de Joseph Kabila pour répondre à l'appel de Félix Tshisekedi, verrouillent le système au point d'empêcher les nouveaux adhérents de les bousculer dans leur confort. Comme qui dirait que le sort pour ces cadres du PPRD est scellé. Le PPRD juge que l'actuelle composition de la Centrale électorale ne garantit pas la crédibilité du processus électoral en cours.
Entretemps, le prédécesseur de Félix Tshisekedi reste à jamais aphone pendant que le PPRD tangue au gré de vagues. Le gouvernail désormais incontrôlable. Il est vrai que, de temps en temps, Joseph Kabila convoque ses lieutenants pour élaborer des stratégies. Mais après, plus rien. C'est le parti, à savoir le PPRD, pour se rendre tout de même visible, qui tente des sorties médiatiques intempestives sans au préalable se remettre à son autorité morale.
Joseph Kabila, alors qu'on s'approche des élections, ne dit pas s'il sera ou non candidat. Ce sont des partis de l'ex-FCC qui déclarent en solitaire que leur candidat, c'est Joseph Kabila. Mais avant de parler de l'exclusion d'un candidat parce que c'est de Joseph qu'il s'agit, qu'il commence par se déclarer candidat. De ce point de vue, le spectre de menace brandi pour l'application l'article 64 de la constitution, trouverait son sens.
Le PPRD qui a perdu les rênes du pouvoir, a aussi perdu cette population qui faisant semblant de le soutenir et qui s'est déversée dans l'Union sacrée. Le temps que cela dure encore. Triste réalité de plateformes en RDC qui misent sur l'achat de consciences plutôt qu'à la formation des consciences.
