Congo-Kinshasa: Enrôlement des électeurs - L'Asadho dénonce des cas de corruption

Depuis que l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs a commencé, il a été constaté un certain nombre d'abus susceptibles d'entraver le processus.

Des nombreux Congolais se plaignaient de la manière dont les choses étaient organisées dans les différents centres d'enrôlement déjà insuffisants par rapport aux demandes car, pour obtenir sa carte d'électeur, il fallait user de pieds et de mains, en enfreingnant certaines dispositions protocolaires pour obtenir gain de cause. Et dans certains quartiers où les centres d'enrôlement sont à compter à bout de doigts, les requérants étaient obligés de se réveiller de grand matin pour être alignés sur la liste des éventuels bénéficiaires. Les malchanceux font le pied de grue devant les centres passant des journées entières sans être servis.

Aujourd'hui, toutes ces difficultés paraissent bien loin. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a amélioré certains détails organisationnels, après avoir subi de nombreuses critiques. En tout cas, c'est ce qui ressort des investigations menées dernièrement par l'Association africaine de défense des droits de l'homme (Asadho).

Dans son rapport publié le 9 janvier, cette association confirme l'amélioration du processus d'enrôlement des électeurs, deux semaines après son lancement intervenu le 24 décembre 2022. Nonobstant ce satisfecit, l'Asadho met néanmoins un bémol en relevant deux faits susceptibles de mettre en mal le processus. Il s'agit des actes de corruption, ou encore, de mendicité de certains agents commis au Centre d'identification et d'enrôlement.

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En effet, constate l'Asadho via ses observateurs, les agents de la police commis pour sécuriser les lieux, les matériels, le personnel, les électeurs et maintenir l'ordre demandent de l'argent à toute personne qui tient à se faire enrôler rapidement. Pendant ce temps, ceux en charge de saisie qui tiennent eux aussi à tirer profit de leur situation quemandent l'argent à toute personne qui passe devant leurs machines.

En dénonçant ces faits, l'Asadho pense avoir fait œuvre utile en attirant l'attention de la Céni sur le danger que court le pays avec le risque d'enrôler des personnes étrangères. L'association appelle la Céni à prendre des mesures pour que tout acte de corruption ou de mendicité soit banni de tout centre d'identification et d'enrôlement des électeurs. Elle exige également que toute personne ne possédant pas de pièces requises pour se faire identifier et enrôler soit soumise au respect strict des dispositions légales, en amenant des témoins (physiques) censés être interrogés sur son identité.

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