Afrique de l'Est: Questionnement sur la mission de la force de l'EAC en RDC

La Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) est une organisation intergouvernementale composée de six pays de la région des Grands Lacs africains en Afrique de l'Est : Burundi, Kenya, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie et Ouganda.

La force régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) a commencé à s'installer, depuis le 6 janvier, dans la base militaire de Rumangabo. Mais le retrait du M23 ne serait pas effectif dans deux localités.

Ce retrait annoncé du M23 n'a pas convaincu les membres de la société civile. Jean-Claude Bambanze, président de la société civile du territoire de Rutshuru affirme que les rebelles n'ont nullement la volonté de quitter les zones sous leur contrôle.

"Même à Rumangabo où ils (les rebelles du M23) ont dit qu'ls se sont retirés c'est vraiment faux, ils ne se sont pas retirés, ils sont toujours à Katale, à Mushoro et un peu partout... ils sont partout dans toute la zone aux alentours de Rumangabo." a-t-il dit.

Jean-Claude Mbabanze dit ne pas comprendre l'attitude de la force régionale qui était censée avoir un mandat offensif en cas de non-respect du chronogramme fixé au mini-sommet de Luanda en novembre dernier.

"Aujourd'hui, elles sont comme si elles cohabitaient déjà avec le M23, c'est comme si elles étaient venues en négociations. On se pose la question : est-ce une complicité ou un soutien apporté au M23 ? Et toutes ces questions, la population se les posent jusqu'à présent." a dit Mbabanze.

"Nous obervons"

Du côté de l'armée congolaise, son porte-parole dit ne pas croire les déclarations du M23. Le général Sylvain Ekenge affirme que l'armée prend ses dispositions et qu'il y a des discussions avec la force régionale de l'EAC.

"Nous observons et qu'il y a des réunions qui ont eues lieu pendant le weekend avec la force (de l'EAC ) et on va voir ce qu'on va faire."

Application de la feuille de route de Luanda

Selon Reagan Miviri, analyste sur les conflits et chercheur du pilier Violence du Groupe d'étude sur le Congo (GEC), la force régionale n'engagera le combat que lorsque les autres options auront été épuisées.

"Si la force régionale n'a pas encore commencé à combattre le M23 c'est parce que la RDC et tous les autres acteurs régionaux ont convenu qu'il fallait d'abord épuiser les voies diplomatiques et dans ces voies diplomatiques, il y avait ces différents retraits du M23."

Nouveaux affrontements

Par ailleurs, le calme est revenu ce lundi après-midi à Rutshuru-Centre et dans la cité de Kiwanja après des tirs et des détonations à l'arme lourde et automatique, entendus dans le groupement de Tongo. Selon la société civile, des accrochages ont eu lieu tôt ce matin entre les rebelles du M23 et d'autres miliciens actifs dans le groupement de Tongo.

Et sur le front Ouest du territoire de Rutshuru , les combattants Maï-Maï, chassés par les rebelles du M23 à Nyamilima la semaine dernière, sèment la terreur à Kisharo.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.