Ile Maurice: Vente de propriétés résidentielles aux étrangers - Quand la loi du Canada est aux antipodes de celle de Maurice

Trop de secondes résidences, la plupart du temps laissées vides, alors que le Canadien lambda peine à avoir un logement décent. Comme à Maurice ?

Le Canada est l'un des plus vastes territoires au monde. En fait, il est le deuxième. En termes de densité de la population, il est à la 180e place au monde. C'est pour dire à quel point ce pays à des terres "à revendre", même si certaines contrées sont presque inhabitables. Maurice est 10e au monde au niveau de la densité de la population. En clair, notre pays est, avec les pays comme Hong Kong ou le Bangladesh, l'un des États les plus surpeuplés de la terre, et est parmi les 20 plus petits États au monde.

Pourtant, le Canada veut restreindre l'acquisition de propriétés immobilières par les étrangers alors que Maurice veut en faire un "moteur de croissance".

"Homes for people, not investors"

Le site politique du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, explique cette décision par le fait que la demande pour des logements au Canada est en train d'attirer des profiteurs, de riches sociétés et des investisseurs étrangers. Ceci "is leading to a real problem of underused and vacant housing, rampant speculation, and skyrocketing prices. Homes are for people, not investors".

Dans une déclaration à la BBC, le ministre fédéral canadien du logement, Ahmed Hussen, justifie cette interdiction temporaire de deux ans par la nécessité de décourager les "buyers from looking at homes as commodities instead of a place to live and grow a family".

Ces spéculations ont créé une hausse du prix de l'immobilier, aggravée dernièrement par la hausse du taux d'intérêt de la Banque centrale du Canada, résultant en une élévation des taux hypothécaires. C'est exactement ce qui se passe actuellement à Maurice. Sauf que Justin Trudeau, lui, veut y mettre un frein en pensant aux Canadiens "first". Au ministre Ahmed Hussein d'ajouter : "Through this legislation, we're taking action to ensure that housing is owned by Canadians, for the benefit of everyone who lives in this country."

Tout à fait le contraire de Pravind Jugnauth qui a, lors de ses vœux pour 2023, confirmé qu'il compte promouvoir encore plus ce secteur qui ne rapporte pourtant des revenus au pays qu'à l'achat d'un bien immobilier par un étranger. Et il appelle cela de l'investissement...

Réflexion d'un planteur : "Étant une île, on devrait être encore plus autosuffisant, notamment en ce qui concerne l'alimentation, et conserver le maximum de terres agricoles. D'autant plus que notre climat et la nature de notre sol permettent la production de beaucoup de produits. Mais le gouvernement a choisi de promouvoir l'immobilier pour les étrangers."

Au Canada, on craint que cette mesure, qui affectera surtout les Américains qui y font l'acquisition de résidences secondaires, provoque une riposte de ces derniers envers les retraités canadiens qui, eux, en achètent en Floride ou en Arizona pour fuir le froid polaire. Ce marché n'intéresse pas l'Economic Development Board... Heureusement ?

En quête de l'eldorado canadien, ils sont arnaqués par une mauricienne

Une Mauricienne, un Marocain et deux Malgaches ont été arrêtés et transférés au parquet le 6 janvier, suite à la plainte pour arnaque de 35 personnes souhaitant se rendre au Canada pour un emploi. Les plaignants ont versé six cent mille ariary aux femmes intermédiaires, avant de payer les "recruteurs" près d'un million deux cent mille à deux millions trois cent mille ariary pour les frais de dossier. La Mauricienne et le Marocain, selon "l'Express de Madagascar", sont arrivés avec un visa touristique. Leur mode opératoire a été d'engager des Malgaches pour cibler les demandeurs d'emploi. Le jour du départ, les arnaqueurs ont fui. Ils auraient arnaqué d'autres personnes en Turquie, à Maurice, en Afrique du Sud et en Algérie. Le colonel Tahina Ravelomanana a rappelé que les personnes qui tombent sur une annonce d'emploi à l'étranger sont conseillées de consulter le ministère concerné car il existe des formalités et des règlements.

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