A Yaoundé, une nouvelle pénurie de carburant provoque un afflux d'automobilistes et de motocyclistes dans des stations-services de la capitale camerounaise. Reportage dans l'une d'entre elles, au quartier Etoudi.
Le carburant se fait rare à Yaoundé. La ville subit sa troisième pénurie en six mois. Les automobilistes et motocyclistes de la capitale camerounaise triment, les stations-services sont envahies.
Une longue file d'attente s'est ainsi formée devant une station-service du quartier Etoudi. Un spectacle visible dans les stations de Yaoundé qui disposent d'essence.
" Même le taxi, on n'arrive pas à en trouver "
Cyril tient un bidon à la main. Il a abandonné son véhicule à quelques kilomètres d'ici. " Je suis tombé en panne sèche à Nkozoa, explique-t-il. Tout à l'heure, j'ai laissé les enfants à l'école, ce matin. Après les avoir laissés mon véhicule a refusé de démarrer. Donc, il a même fallu qu'on pousse la voiture pour la dégager de la route. C'est compliqué ! Même le taxi, on n'arrive pas à en trouver pour se déplacer parce qu'il n'y a pas de carburant... "
Nouvelle route Bastos : près d'une centaine de véhicules attendent. La circulation est bloquée. Guy Ngatcheu, chauffeur de taxi, s'impatiente. " Ça fait déjà peut-être trente minutes que je suis garé là, raconte-t-il. On voit que c'est peut-être une histoire d'au moins une heure ou deux heures, avant de consommer. Vraiment c'est difficile... C'est un gros manque à gagner ".
A la pompe, c'est le service minimum, pour ceux qui réussissent à obtenir le précieux liquide : à peine plus de 3 litres. " On m'a seulement servi pour 2000 Francs CFA, ajoute un conducteur. Ça, ça ne peut même pas permettre de démarrer un véhicule... "
Si aucune information ne circule sur les causes de cette pénurie, certains experts estiment déjà que c'est une manœuvre pour augmenter le prix du carburant à la pompe.