Les liaisons entre Mahajanga, à partir d'Ambondromamy, et les régions Sofia, Diana, et Analamanga sont menacées d'être coupées. Le cauchemar a débuté en décembre pour les usagers de la RN4.
Le pire est à venir dans les prochains jours. On l'avait prédit depuis début 2022. Le trajet Mahajanga-Antananarivo dure entre quinze et seize heures depuis les dernières vacances. Les taxis-brousse de la coopérative nationale ainsi que les voitures particulières ont du mal à rouler sur certains tronçons de cette nationale très fréquentée, à cause de l'état désastreux et très dégradé de la chaussée. " Le départ des taxis-brousse a déjà été avancé à 16 heures, mais ils n'arrivent que vers 11 heures le lendemain, en raison de l'état lamentable de la route nationale ", confirme le premier responsable de la gare routière nationale à Aranta, Serge Saïd. De nombreux points noirs enlaidissent la route, notamment sur plus de 20km entre Maevatanàna et Ambondromamy, déclare un chauffeur.
" Auparavant, je parcourais cette distance entre onze et douze heures avec mon véhicule tout terrain. Dernièrement, j'ai dû rouler prudemment car la route est très mauvaise et j'ai mis plus de treize heures à rejoindre la capitale ", explique un agent d'une organisation non gouvernementale. Le point le plus redouté des conducteurs se situent entre le PK 378+750 au PK 380, au croisement de Bevilany, entre les communes rurales de Tsaramasoandro et d'Ambalajanakomby.
Étang
" En cette saison des pluies, presque toutes les infrastructures routières sont précarisées. Les usagers se plaignent des nids-de-poule sur plusieurs endroits, dont les cinq plus gros sont observés sur ce tronçon Bevilany-Tsaramasoandro. Lorsqu'il pleut beaucoup, la route est submergée d'eau et les trous sont invisibles. Les chauffeurs sont obligés de payer des habitants du village pour enlever l'eau de la route avant de pouvoir rouler. Plusieurs points noirs restent à réparer sur la RN4. Il est vrai que des travaux ont déjà été entamés dans certaines zones. À l'image de la région Analamanga", explique Toky Rahaingo, coordonnateur régional de l'ATT à Mahajanga.
Des chauffeurs de taxis-brousse ont confirmé qu'ils doivent payer des hommes, de 20 000 à 40 000 ariary, pour évacuer les eaux sur cet axe de Bevilany. Et surtout pour dépanner leurs véhicules en panne sur la chaussée transformée en " piscine et étang ". Une nuit, la circulation a été bloquée pendant plusieurs heures car une voiture était coincée dans l'eau. À la sortie de la commune de Tsaramandroso RN4, dans le district d'Ambato-Boeny, un grand trou béant attend également les véhicules, près du barrage des gendarmes. Les obstacles de sable dans la commune rurale d'Andranofasika jusqu'à Anjiajia, sur quelques kilomètres, sont aussi la bête noire des conducteurs. La portion la plus abîmée de la RN4 débute dès la sortie de la ville de Mahajanga à Ankorefo, jusqu'à Ankarafantsika. Autrefois, cette distance de 112km est effectuée en moins de quatre vingt-dix minutes. Aujourd'hui, il faut plus de deux heures pour relier les deux points.
Les incessants va-et-vient des poids lourds et camions chargés de produits de première nécessité et autres marchandises, des camions-citernes et des transporteurs de gaz sont l'une des raisons de la dégradation galopante de cette nationale 4. La direction régionale des Travaux publics de Boeny n'a pas pu réaliser des travaux de réhabilitation et d'élagage ces deniers temps, contrairement à celle d'Analamanga qui a réussi à transformer une partie de cette nationale jusqu'à Mahatsinjo.