Des bouchers à Antananarivo n'ont que peu de marchandises, depuis quelques jours. Les viandes bovines et porcines sont en pénurie.
Des ménages d'Antananarivo se sont privés de viande de porc, le weekend dernier. Cette viande a été presque introuvable sur le marché. " Nos grossistes n'en disposent pas ", a lancé Patrick, pour expliquer l'inexistence de viande de porc sur son étal, samedi. Ce boucher n'a vendu que de la viande de zébu, dont le prix a subitement augmenté. 16 000 ariary le kilo depuis jeudi, contre 14 000 ariary la veille. " Le prix du zébu a augmenté depuis les fournisseurs, dans la brousse", indique la source.
Cette pénurie de viandes persiste dans la ville d'Antananarivo, en cette nouvelle semaine. Au marché Soamanatombo à Andrefan'Ambohijanahary, plusieurs étals étaient vides, hier. On n'a trouvé que quelques viandes de zébu, de mouton, de porc, sur les étalages de plusieurs bouchers. " Les viandes sont rares, en ce moment. Les grossistes n'en donnent qu'à leurs clients habituels. ", regrette Tiana, boucher à Soamanatombo. Ce problème de ravitaillement de viande de porc et de zébu est observé depuis les abattoirs. Très peu d'animaux y sont abattus.
Révisoon de tarifs
On a compté sur les doigts de la main les enclos qui avaient des animaux dans les abattoirs d'Anosizato, alors qu'il y a quarante abattoirs opérationnels. Par ailleurs, des bouchers habitués à se ravitailler en viande de zébu aux abattoirs d'Ankadindratombo ont été obligés de s'approvisionner à Anosizato. Très peu de zébus ont été abattus à Ankadindratombo.
Des vétérinaires sanitaires en charge de l'inspection des viandes dans les abattoirs semblent être habitués à cette crise de viande, en ce début d'année. " Comme chaque année, les zébus et les porcs sont rares, durant les mois de janvier et de février. Les fournisseurs de ces animaux sont généralement en pause après les fêtes. ", avance le Dr Fetra Ramilijaona, vétérinaire sanitaire à Antananarivo-ville. D'autres facteurs se sont ajoutés à cette pause temporaire des fournisseurs, et ont accentué la pénurie et la hausse du prix de ces denrées.
" Ce début d'année est généralement l'occasion pour les éleveurs de réviser leurs tarifs. Un zébu acheté 1 500 000 ariary il y a encore quelques temps, coûte actuellement 2 000 000 d'ariary. L'augmentation du prix des matières premières, notamment le maïs, pour nourrir les porcs, a engendré également la hausse du prix de ces animaux. Le souci, c'est que le prix sur les étalages n'a pas encore augmenté, alors que chez les fournisseurs, la hausse est déjà effective. C'est ce qui explique, en partie, cette pénurie de la viande. ", enchaîne ce vétérinaire sanitaire. L'état actuel des routes favoriserait également la crise des viandes. " Très peu de camions assurent l'acheminement de ces animaux jusque dans la capitale, pendant la période de pluie. ", indique une autre source. Des vétérinaires notent qu'il ne s'agit que d'une crise " passagère ". Le prix, par contre, ne baisserait pas.