Madagascar: Exode rural - La migration du grand Sud affecte dangereusement Toliara

Toliara subit de plein fouet les conséquences de l'arrivée massive des migrants venant des régions voisines. Le maire de la ville de Toliara avance et demande à la fois des solutions pérennes.

" Ces gens n'ont pas choisi d'être inactifs, le fait est qu'il n'y pas suffisamment de travail pour ceux qui fuient le monde rural à Toliara ", lance d'emblée le maire de la commune urbaine de Toliara, Vita Dédé Sidison. Il explique la situation sur l'arrivée massive des migrants des régions voisines et des districts sud de la région Atsimo Andrefana. Trois fois par semaine, deux camions taxis-brousse en provenance de la région Androy arrivent dans la ville de Toliara. Deux fois par semaine, des migrants venant des communes d'Itampolo ou d'Androka, district d'Ampanihy, région Atsimo Andrefana, atterrissent également. " La sécheresse récurrente constitue la principale raison pour ces migrants de se déplacer dans d'autres régions.

Nombreux choisissent Toliara où ils croient qu'il y a du travail et des petits boulots disponibles " continue le maire. Pourtant, ils s'orientent pour la plupart vers l'activité de tireur de cyclo-pousse. Des parents, des proches, ou des amis, habitant ou travaillant déjà à Toliara, leur proposent ce métier qu'ils jugent " facile " et ces migrants misent sur cette manne. " Une situation qui est devenue de plus en plus difficile à gérer ", expose le maire " car non seulement ces gens grossissent le nombre des sans-abris mais ils rejoignent également ceux déjà sur place qui n'ont pas d'emploi ". Les migrants, en effet, n'ont pas toujours d'endroit où se loger, et dorment ainsi dans les rues, sans hygiène normale, et sans accès à des infrastructures sanitaires.

Base Toliara

Un très grand problème pour le magistrat de la ville. On compte aujourd'hui près de quinze mille cyclo-pousses dans la cité du soleil. Malgré une certaine réticence ressentie pour la construction de toilettes publiques et de blocs sanitaires dans certains fokontany, la commune urbaine de Toliara dit vouloir poursuivre ses projets d'assainissement et d'installation de toilettes publiques ainsi que d'adduction d'eau potable. " Nous nous félicitons d'avoir mis en place pas moins de huit bornes fontaines par fokontany.

Nous envisageons de mettre en place des WC publics. Pour cette année 2023, la commune urbaine s'attaquera également à l'éclairage public avec l'installation de lampes " cobra " dans chaque fokontany ", détaille Vita Dédé Sidison. Il avance par ailleurs une autre solution et indique qu'il est depuis longtemps pour la réouverture des activités de la compagnie Base Toliara. Ce projet minier peut selon lui amener le développement pour la région Atsimo Andrefana et aussi résoudre une partie du problème d'emploi sur place.

" Il faut veiller aux intérêts de la population. Ce qui m'importe en tant que maire, c'est le développement de la ville, l'amélioration des conditions de vie de la population, la résolution du problème d'emploi. Je ne vois donc pas de raison de bloquer l'activité d'une compagnie qui peut répondre à ces attentes ", avance-t-il. Et de préciser qu'il s'est battu pour la réouverture de Base Toliara depuis sa prise de fonction en 2020. Il a même intégré des dispositions dans le Plan d'urbanisme directeur (PUDi) de la Commune urbaine de Toliara concernant le port où cette compagnie acheminera ses produits. " Si cela ne tenait qu'à moi, j'ouvrirais ce projet ce jour même. Mais c'est une décision qui ne nous revient pas. C'est à l'Etat d'en décider ", explique-t-il, en invitant les décideurs à considérer toutefois l'urgence de la situation.

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