Tunisie: Le football Tunisien souffre - Une mort lente !

10 Janvier 2023

Notre football traverse la plus grave crise de son histoire.

Sport-roi à l'agonie, les mots sont durs, certes, pour un pays qui aime tant ce jeu, ses valeurs et son essor universel. Ces mots sont cependant justes aujourd'hui, tant tout concourt actuellement à l'indécence au sein de notre sphère footballistique. Le poids de l'argent, la loi du plus fort, l'organisation des transferts via ce libéralisme indécent et échevelé chez nous, la tragi-comédie des droits TV, l'inaction de la Ligue. Plus que jamais, dans l'immédiat, il nous faut d'autres règles et une volonté de contrôler davantage ballon et dirigeants.

Le chant du cygne

Aujourd'hui donc, nous observons cette mort lente du football tunisien. En l'état, notre opium du peuple se meurt, et d'ailleurs, outre les problèmes de sécurité qui ont poussé le report de toute une journée, l'on note et constate aussi un trop grand manque de bienveillance de certains acteurs du milieu, alors que d'autres devraient mieux être pris en considération par les derniers décideurs et les ronds de cuir de la FTF. En ce début janvier 2023, en haut de la pyramide, n'esquivons pas la réalité : la gouvernance du football tunisien est en grande souffrance. Quant à la Lnfp, la Ligue tout court, ce "machin", elle donne l'impression d'être moribonde, dirigée de surcroît par des bureaucrates, qui ont, semble-t-il, perdu toute autorité sur cette institution, si tant est qu'il en ait eu une un jour...

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En coulisse, dans la rue et sur le terrain !

Aujourd'hui, les tensions entre les différents acteurs du football tunisien se sont exacerbées, comme noté lors de la surchauffe d'avant-match CSS-EST qui n'a pas eu lieu, une fois désigné. Et ce faisant, maintenant, il semble donc plus que temps de considérer qu'un système a vécu, et de développer donc une vision de ce que pourrait être le système de gouvernance de demain pour le football tunisien, et ce, sans oublier que, bien que liés, les intérêts des différents acteurs du milieu sont devenus durablement divergents depuis quelques années.

Pauvre football en Tunisie, en coulisse, dans la rue et surtout sur le terrain, avec ces talents en herbe, pour la plupart bercés par les doux propos des dirigeants de cette dernière décennie, selon lesquels tenants et acteurs ne feraient qu'un ? Que l'un ne serait rien sans l'autre ? Que nenni ! Et ainsi, en l'état, il serait donc vrai que le football professionnel est nourri des meilleurs joueurs, comme il est vrai que les revenus du foot-business serviraient à développer les protagonistes de la sphère, de telle sorte que l'on pourrait penser que le système s'autonourrirait de ses complémentarités (grotesque allégorie en Tunisie).

La vitrine est belle, mais quand on lève le rideau...

Aujourd'hui, plus que jamais, quitte à se répéter, il est grand temps que les acteurs du milieu et la base se recentrent sur leurs compétences et leurs raisons d'être. Le football professionnel en Tunisie est devenu un secteur économique en tant que tel, avec ses avantages et ses handicaps. Et qu'on le veuille ou non, passer du statut d'association à celui de société sportive, avec des clubs qui dégagent des chiffres d'affaires, permettrait d'éviter à terme l'interventionnisme des tenants et de la tutelle. Bref, ne plus prendre soin de nos clubs de façon maternelle...

On y arrive à présent, enfin ! Au niveau législatif, afin que les clubs professionnels gagnent en indépendance par rapport à la FTF, pour ce qui relève surtout de leur organisation et surtout de leur développement. Et une fois ces distances, relatives, prises avec le football professionnel tunisien, ou nommez-le comme vous voulez, notre sport roi pourra se développer de manière différenciée et surtout distincte, selon les franchises. Facile à dire, mais ce sera forcément un "régime juridique" difficile à mettre en œuvre, tellement la réflexion sur le football tunisien de demain est consternante. Bref, contentons-nous au niveau du Team Tunisie, et ce n'est pas acceptable de batailler pour ce sacro-saint droit d'accès à l'élite mondiale, et d'y rester, via cette indispensable présence en phase finale de Coupe du monde où la Tunisie n'est toujours qu'un simple figurant. La vitrine est belle, mais quand on lève le rideau...

Un quota de 24.500 supporters

Le Stade olympique de Radès ouvrira ses portes après-demain et abritera à l'occasion le classico EST-ESS en match retard comptant pour le compte de la 4e journée (Groupe A). Vendredi, ce sera au tour du CA d'exploiter l'Olympique de Radès en recevant l'USBG en match retard comptant pour la 5e journée (Groupe B).

Les autorités ont fixé le quota des supporters présents à 24.500. Seul le public local peut assister aux matches qu'abritera l'Olympique de Radès. Cela dit, le Stade de Radès ouvrira ses portes aux les supporters de l'EST et du CA seulement.

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