La diplomatie congolaise, longtemps considérée à tort ou à raison, comme un canard boiteux semble renaître de ses cendres : paiement des arriérés de cotisations dans les organisations internationales, levée de mesure de notification ou d'interdiction d'armes spécifiques, présidence des organisations régionales (UA) et sous-régionales (CEAC, SADC... ) où pays-solution (poumon environnemental du monde et travaux de Yangambi Precop 27, réservoir des matières premières stratégiques pour la fabrication des fusées, des batteries des voitures électriques, des armes de destruction massive... ).
Loin s'en faut !
Un bémol, toutefois : la sempiternelle problématique de la cohabitation avec le voisin Rwandais !
En effet, au moment où le Conseil de Sécurité des Nations Unies vient de publier le rapport de ses experts sur l'implication des forces armées rwandaises de la barbarie perpétrée dans l'Est de la République Démocratique du Congo (et que le Gouvernement de la RDC d'en réjouit et demande à l'ONU d'en tirer les conséquences), un fait anodin risque de bloquer la machine onusienne, si pas d'en perturber l'engrenage : la présidence malawite du Conseil de Sécurité des Nations Unies !
La difficulté majeure à ce stade est que le Malawi vient d'accéder à la Présidence tournante du Conseil de Sécurité de l'ONU. Or, le plus grand contingent de l'ONU dans ce pays est constitué des rwandais ; le Malawi en conflit de leadership sous-régional (SADC) avec l'Afrique du Sud au mm titre que le Rwanda n'est pas en odeur de sainteté diplomatique avec l'Afrique du Sud.
Il vous souviendra que, tout récemment, l'Union européenne venait d'accorder un appui budgétaire important pour son armée afin de stabiliser la situation au Mozambique (et au Malawi).
La présidence malawite aura-t-elle des coudées franches pour garder la neutralité diplomatique sur la question congolaise ? 🤷🏽♂️ Le Rwanda n'aurait-il pas chaque fois une longueur d'avance sur la RDC ces 20 dernières années ?
La diplomatie congolaise ne devrait-elle pas se réinventer davantage (en compétences, en infrastructures, en flexibilité, en notoriété, en stratégies et techniques de négociation et j'en passe) ?
En diplomatie, semble-t-il, l'anticipation débloque souvent des goulots d'étranglement. La balle est dans le camp de la diplomatie congolaise.