Congo-Kinshasa: Polémique autour de la privatisation partielle du principal hôpital de Lubumbashi

Le ministère de la Santé publique vient de céder la gestion de l'hôpital public Sendwe de Lubumbashi à un organisme privé à la suite d'un accord de partenariat public-privé. Officiellement le but est d'améliorer la qualité des soins et de services.

Jusqu'à maintenant cet hôpital est le seul dans le Sud du pays qui offre des services à un tarif très bas et permet aux démunis d'avoir accès aux soins. Toutefois cette décision suscite des inquiétudes, non seulement sur l'avenir du personnel soignant mais aussi le coût des soins médicaux.

A Lubumbashi, C'est l'inquiétude depuis la publication du contrat de concession provisoire de la gestion de l'hôpital Sendwe à la Maison Pungwe, une institution privée. Crainte concernant l'évolution des tarifs des soins. Ici la consultation coûte 3 000 francs soit 1,5 dollars, alors qu'elle revient à 10 dollars dans les hôpitaux privés. Les frais d'hospitalisation sont de 2,5 dollars par nuit, c'est 10 à 20 fois moins que dans un autre hôpital.

" Aucun malade ne paye la facture telle qu'elle est émise parce qu'ils n'ont pas de moyen, explique le docteur Sylvain Kongolo, médecin directeur de l'hôpital Sendwe. Il y a des parents qui viennent, qui s'agenouillent dans ce bureau, parfois j'accorde les soins gratuits et ils partent. Est-ce que la Maison Pungwe va faire ça ? "

Une inquiétude que partage aussi le président de la société civile de Lubumbashi, Gislain Kalwa. Pour sa part, le nouveau gestionnaire entend rassurer. Onésiphore Pungwe affirme que l'hôpital sera rénové selon les normes internationales et assure qu'il il tiendra compte du pouvoir d'achat de la population.

" Il n'est pas dit que le privé va taper sur la population. Les indigents vont venir, les VIP qui vont chercher les soins en Europe, auront leur place. Et soyez rassuré, notre population va avoir des soins de qualité. "

S'agissant du personnel soignant, la Maison Pungwe affirme qu'il n'y aura pas de licenciement " sauf pour les médiocres ", explique-t-elle. A noter que le budget de ce contrat de concession et sa durée n'ont pas été révélés.

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