Si la danse de la pluie effectuée par les enfants semble avoir marché, les parents eux ont "dans toupi". Hier encore, ils ont dû trouver des solutions de dernière minute alors que le ministère annonçait que les écoles restaient fermées... N'est-il pas temps de revoir le protocole ?
Les années se suivent et se ressemblent... Cette fois encore, la rentrée scolaire a été reportée en raison de l'avis de fortes pluies. Si certaines régions ont enregistré une bonne pluviométrie, dans d'autres, au lieu d'averses, on a plutôt eu droit à une timide bruine. Face à cette situation qui se répète, nombreux sont ceux qui pensent qu'il est grand temps de revoir le protocole, le système et les procédures.
D'autant que des avertissements de fortes pluies, il y en aura encore, font ressortir des parents, excédés, sur les réseaux sociaux notamment. Du coup, les écoliers continueront à être "pris en otage" par des communiqués de la station de la météo. "On sort à peine de la pandémie de Covid... Les jours perdus durant le premier trimestre avec la fermeture forcée des écoles tant au niveau pré-primaire que supérieur ne sont jamais rattrapés. Le calendrier scolaire reste le même et le secteur éducatif a droit au même nombre de jours de congé", s'insurge une mère indignée. Pourtant, la ministre de l'Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, dans toutes ses déclarations, ne cesse de mettre l'accent sur le besoin de révolutionner notre système éducatif et de placer l'élève au coeur des décisions. Ne pécheraiton pas par excès de prudence dans certains cas ?
Même scenario
Le protocole qui consiste à fermer les établissements scolaires dès que la station de la météo émet un avis de fortes pluies est ainsi devenu une pratique courante au fil des ans. Élèves et étudiants en payent le prix. Des classes reportées parfois durant plusieurs jours ont un impact psychologique mais peuvent aussi engendrer un retard dans le cursus, sans parler des slow learners qui perdent de précieuses heures de cours...
Quid de la sécurité des élèves ? Les parents sont-ils prêts à courir quelque risque ? Oui, affirment ceux que nous avons interrogés. La décision d'envoyer leur enfant - ou pas - à l'école, devrait leur revenir estimentils. D'autant plus que quand la station météorologique émet un avertissement, ce ne sont pas toutes les régions qui sont concernées. "Il est vrai qu'il faut être vigilants et rester sur ses gardes ; la sécurité des enfants demeure la priorité de tout parent. Mais il faut savoir que dans d'autres pays, le protocole appliqué pour le secteur éducatif quand il y a des intempéries est très différent. Même s'il neige, les écoles restent ouvertes... grosses pluies, les écoles sont ouvertes. Il y va de la responsabilité des parents de juger si leurs enfants peuvent s'y rendre ou pas", souligne Samela I., une habitante de Curepipe. Notre interlocutrice souligne d'ailleurs que son fils de 8 ans était perplexe à l'idée que les établissements restent fermés hier alors qu'il n'y avait pas de grosses pluies chez elle.
"Bizin atann 4 er dimatin mem pou dir sa ?"
La communication de la station météo de Vacoas, quand il s'agit des prévisions relatives aux grosses averses, est un autre sujet qui fait débat depuis longtemps. Les parents ne comprennent pas comment en 2023, on ne peut pas prévoir qu'il y aura de grosses pluies au moins 24 heures avant. "Bizin atann 4 er dimatin mem pou dir sa? Lerla atann minister 5 er pou vinn dir péna lékol? Pa kapav fer sa avan?" s'insurge un parent dont la fille fréquente un établissement privé.
Exaspérés, nos interlocuteurs souhaitent en tout cas que le protocole soit revu. Avant le prochain avis de fortes pluies, si possible...
Les crèches font la pluie et le beau temps
Si les établissements scolaires étaient fermés hier, les crèches, elles, auraient dû ouvrir leurs portes. "En raison de la situation météorologique qui prévaut dans le pays et suite à la décision des autorités de fermer les écoles et autres institutions éducatives, le ministère de l'Égalité du genre et du bien-être de la famille informe le public que les crèches seront, elles, ouvertes aujourd'hui, mardi 10 janvier 2023. Il revient ainsi aux parents de décider s'ils enverront ou pas leurs enfants à la crèche", stipulait le communiqué. Or, des crèches ont quand même fermé leurs portes. Pris au dépourvu, des parents déplorent que les directives des autorités n'aient pas été suivies. "Le ministère doit effectuer un constat et voir quelles sont ces crèches qui n'ont pas respecté les consignes, surtout dans des endroits où il n'y avait pas de grosses pluies", souligne une maman qui habite Rose-Hill. Nous avons tenté, en vain, de contacter les autorités concernées à ce propos.