Madagascar: 2023 - Année propice aux foyers de tensions

Bon nombre d'observateurs estiment que cette année 2023 sera une année de tous les dangers pour plusieurs régimes dans le monde.

Vu la situation qui prévaut actuellement sur les terrains politique, économique et sociale, Madagascar, subissant de plein fouet les effets néfastes de la guerre en Ukraine, ne pourra pas faire exception par rapport à ces dangers. En ce début d'année, les grognes se font sentir suite notamment à la hausse des prix des produits de premières nécessités, particulièrement le prix du riz sur le marché qui est de 3400 Ariary le kilo, mais aussi la dégringolade de l'Ariary. Hier, un Euro était évalué à 4892 Ariary. Face à tous ces problèmes sociaux, un réel danger plane sur le régime Rajoelina.

Tensions

Historiquement et logiquement, une année électorale n'est jamais facile pour les dirigeants en place, particulièrement pour le président qui envisage de se porter candidat à sa propre succession. 2023 risque d'être une année houleuse. En tout cas, c'est une année propice aux foyers de tensions. Outre les tensions politiques, le régime risque aussi d'être confronté à de sérieuses revendications sociales et des nombreuses grèves syndicales. Pas plus tard qu'hier, les coopératives des transporteurs des marchandises et les camionneurs menacent de suspendre leurs activités et de faire grève à partir du 15 janvier prochain pour dénoncer le mauvais état des routes nationales, notamment la RN2 reliant Antananarivo - Toamasina. Même revendication pour les producteurs et vendeurs de riz à Andilamena qui refusent de vendre leurs produits car ils se sentent lésés par rapport aux prix imposés par le Ministère de tutelle.

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Hostilités

De leur côté, les enseignants chercheurs et chercheurs enseignants au niveau des Universités ont déjà lancé un avertissement de grève et menacent de poursuivre leurs revendications de l'année dernière. A cause de la pauvreté alarmante, des parents décident de mettre en vente leurs enfants moins de 5 ans du côté du District d'Ikongo. C'est ce qu'a déclaré hier le député élu dans cette localité, Jean Brunelle Razafitsiandraofa. Sur le plan politique, le régime risque aussi de passer une année difficile. Dès le lendemain de la Saint Sylvestre, l'opposition a lancé les hostilités.

Risque

L'ancien président Marc Ravalomanana a d'emblée annoncé la couleur en affirmant qu'il est prêt à diriger ses partisans pour une descente dans la rue. Le numéro Un de l'Empire Tiko prépare déjà l'opinion publique sur l'éventualité d'une crise post-électorale. Dans les semaines à venir, il faut s'attendre à des manifestations politiques et des déplacements régionaux des candidats qui se sont prononcés pour la prochaine course à la Magistrature suprême. Reste à savoir si les tenants du pouvoir actuel sont conscients des risques que la situation actuelle pourrait engendrer sur l'ordre public et sur la vie des ménages. Pour l'heure, ces derniers sont confrontés à un problème de scission interne.

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