Suite à la hausse du prix de l'électricité, le président de la Commission de régulation du secteur de l'énergie, Ibrahima Amadou Sarr, a organisé, hier, un point de presse. À l'en croire, malgré la hausse, les recettes de Senelec n'excèdent pas son Revenu maximum autorisé (Rma). Par contre, souligne-t-il, le " réajustement " des tarifs permet de réduire pour environ 100 milliards de FCfa le montant de la compensation tarifaire à verser par l'État.

Une nouvelle tarification est entrée en vigueur depuis 1er janvier pour le secteur de l'électricité. Il s'agit d'une hausse moyenne de 16,62% pour la basse tension ; de 19,45% pour la moyenne tension et de 16,91% pour la haute tension.

Après cette hausse, la Commission de régulation du secteur de l'énergie (Crse) a organisé, hier, un point de presse. Son président, Ibrahima Amadou Sarr, a d'emblée mis en exergue le rôle et la mission de cette structure. " La Commission de régulation du secteur de l'énergie détermine la structure et la composition des tarifs applicables par les entreprises titulaires de licence et de concession ", a-t-il rappelé.

À l'en croire, dans ce contexte, la régulation tarifaire de Senelec consiste, pour la Commission, à déterminer des conditions tarifaires pour une période de 3 ans desquelles découle un Revenu maximum autorisé (Rma) calculé suivant la formule de contrôle des revenus prévue dans le contrat de concession de Senelec.

Ainsi, poursuit-il, des indexations trimestrielles du Rma aux conditions économiques ont lieu quatre fois par an, entre janvier et octobre. Abdordant directement la hausse, Ibrahima Amadou Sarr explique que pour l'année 2023, le Gouvernement a décidé de réduire pour d'environ 100 milliards de FCfa le montant de la compensation tarifaire à verser à Senelec.

Dans ce cadre, informe M. Sarr, la Crse, avant approbation, s'est assurée qu'avec l'ajustement des tarifs, les recettes de Senelec n'excèdent pas son Rma et permettent l'atteinte des objectifs de réduction de la compensation. " Ainsi, après examen, la Commission note qu'en 2022, pour un Revenu maximum autorisé aux conditions économiques du 1er octobre 2022 de 746,737 milliards de FCfa, les recettes de Senelec, au titre des ventes d'énergie électrique issues de l'application de la nouvelle grille tarifaire, s'établissent à 596,286 milliards de FCfa ", souligne Ibrahima Amadou Sarr.

Selon lui, pour l'année 2023, pour un Rma estimé à 871,210 milliards de FCfa par la Crse, les recettes de Senelec issues des ventes d'énergie électrique avec l'application de la nouvelle grille tarifaire s'établissent à 696,386 milliards de FCfa. Ce qui montre, d'après lui, que les résultats obtenus dans la nouvelle grille tarifaire soumise par Senelec n'engendrent pas un niveau de recettes supérieur au Rma de Senelec en 2022 et 2023.

" Plus d'égalité et d'équité "

Pour ce qui est des classes sociales concernées, le président de la Crse souligne que la hausse préserve la première tranche des usagers domestiques petite puissance qui, au nombre de 1 159 146 abonnés, représentant 48% de la clientèle totale de Senelec. " La grille consacre également plus d'égalité et d'équité entre les clients de même catégorie. Il a été également relevé qu'avec les tarifs actuellement en vigueur, pour les ventes estimées en 2023 de 5372 GWh, les recettes de Senelec s'établissent à 596,645 milliards de FCfa, soit une hausse de 99,741 milliards de FCfa par rapport aux recettes de 696,386 milliards de FCfa issues de la nouvelle grille ", a dit M. Sarr.

Par ailleurs, il estime que le Gouvernement, lors des différentes indexations intervenues au cours de la période tarifaire 2020-2022, a régulièrement demandé à la Commission de maintenir les tarifs en vigueur et a pris la décision de compenser l'intégralité des manques à gagner de Senelec. " Les compensations de Senelec se sont établies à 62,7 milliards en 2020, 153,7 milliards en 2021 et 236,4 milliards en 2022, soit un montant total de compensations de 454,7 milliards de FCfa sur la période tarifaire 2020-2022 ", a assuré Ibrahima Amadou Sarr.