Sénégal: Non-application des recommandations des différents rapports incriminant ministres et Dg - Quand Macky lave plus blanc !

11 Janvier 2023

Alors que leur gestion est très souvent mise en cause par les rapports des différents Corps de contrôle public, les ministres et autres directeurs généraux font rarement pour ne pas dire jamais objet d'une procédure judiciaire. Cette situation qui tranche avec la position de fermeté dont le régime en place fait souvent montre quand il s'agit de personnalités de l'opposition ou membres d'autres institutions renforce le sentiment selon lequel la qualité de membre du gouvernement rime avec l'impunité au Sénégal. Comme si Macky lavait plus blanc que neige ses proches incriminés pour mal-gouvernance des fonds publics !

La qualité de membre du gouvernement rime-t-elle désormais avec l'impunité au Sénégal ? En effet, contrairement aux membres des autres institutions de la République dont notamment l'Assemblée nationale qui sont souvent trainés devant la justice après la levée de leur immunité parlementaire sur demande du gouvernement, des ministres et autres directeurs généraux semblent bénéficier d'une immunité totale qui les protège de toute sanction pour leurs fautes de gestion.

La preuve, depuis l'accession au pouvoir de l'actuel chef de l'Etat, Macky Sall, aucun rapport d'un Corps de contrôle public concernant les malversations orchestrées par des ministres et autres directeurs généraux n'a fait l'objet de traitement judiciaire. Au contraire, la publication de ces documents est toujours suivie par les mêmes engagements du président Macky Sall à faire toute la lumière sur les recommandations formulées par les auditeurs dans leurs conclusions sans que cela ne soit jamais matérialisé dans les faits. En attestent les affaires liées au Prodac, au Coud, aux 94 milliards pour ne citer que ces scandales-là, sans parler du dernier rapport de la Cour des comptes sur la gestion du Covid-19, présume-t-on.

Aujourd'hui, rien que dans l'actuelle équipe gouvernementale du Premier ministre, Amadou Ba, on dénombre une dizaine de ministres qui trainent des casseroles mises en nu par des organes de contrôle de l'Etat. Parmi eux, il y'en a qui ont même fait objet d'un fichage d'interdiction d'occuper une fonction publique par l'Ofnac. Seulement, ces recommandations sont souvent ignorées par la plus haute autorité en l'occurrence, le président de la République, qui n'hésite pas à faire la promotion de ces ministres ou directeurs généraux épinglés.

Résultat : on voit certains, comme pour s'auto-glorifier de cette immunité totale qui les protège de toute sanction pour leurs fautes de gestion, mener des campagnes de dénigrement à l'encontre de ces organes de contrôle en essayant de jeter le discrédit sur leurs membres. A cette position de défiance des mis en cause, il faut également relever le parti pris de l'Exécutif en faveur de ces personnalités incriminées. Contrairement à sa position ferme contre l'ancien maire de Dakar qu'il a trainé d'ailleurs devant la justice avant de le révoquer de son poste, après sa condamnation dans l'affaire de la caisse d'avance de la ville de Dakar activée sur la base d'un rapport de l'Inspection générale d'Etat (Ige), le chef de l'Etat a toujours opté pour la mise en place de commissions chargées d'exploiter les rapports concernant ses ministres. Sans aucune suite judiciaire.

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