L'avocat Akil Bissessur, qui demandait initialement que les charges provisoires contre lui soient "permanently stayed", revoit sa copie. Il loge une nouvelle motion pour que l'affaire soit "struck out".
Alors que les débats sur la motion de radiation des charges provisoires de trafic de drogue, notamment de "possession of dangerous drug for the purpose of distribution", qui pèsent sur Me Bissessur, devaient avoir lieu, hier, en cour de Bambous, son avocat Sanjeev Teeluckdharry a fait une demande pour amender la motion. L'avocat souhaite désormais que l'affaire soit "struck out" au lieu d'être "permanently stayed", demande qu'il avait initialement faite. Ce changement d'ordre technique vise à demander à la cour de rayer définitivement les charges provisoires qui pèsent sur son client.
Me Sanjeev Teeluckdharry est catégorique sur le fait qu'il faut en finir avec les charges provisoires qui pèsent sur Akil Bissessur. "C'est la quatrième fois qu'il fait face à des charges provisoires ; les trois autres ont été rayées", dit-il. Face à cet amendement, le State Counsel Rubesh Dawoodarry a demandé du temps additionnel pour prendre une décision. L'affaire a ainsi été ajournée au 9 février pour connaître la position du bureau du Directeur des Poursuites publiques (DPP).
Rappelons que le bureau du DPP avait objecté à la motion de radiation des charges provisoires contre Me Bissessur. Ce dernier estime que c'est un abus des procédures, et que son arrestation était illégale et arbitraire. Il avait été arrêté le 19 octobre 2022 après une descente de la Special Striking Team au domicile de sa compagne Doomila Moheeputh, à Palma, où de la drogue synthétique avait été retrouvée. Le couple a été arrêté et traduit en justice. Jusqu'ici, Akil Bissessur et sa compagne nient en bloc les accusations qui sont portées contre eux, et soutiennent que l'équipe de l'ASP Ashik Jagai a planté cette drogue chez eux.
"Mockery of the judicial system"
À sa sortie du tribunal, Me Teeluckdharry a, une fois de plus, attiré l'attention sur la nécessité de mettre fin aux arrestations arbitraires "without reasonable suspicion". Il se demande : "Si la polis pé amén so ban zafer pou piéz enn dimunn, eski sa konstitié reasonable suspicion ?" L'homme de loi estime qu'il faut mettre un terme à ce type d'abus. "On ne peut continuer avec l'arrestation des innocents et se servir d'une charge provisoire pour persécuter quelqu'un. C'est un mockery of the judicial system."
L'affaire Rigg Needroo
Me Bissessur estime, lui, que les policiers, en venant effectuer une fouille chez lui, voulaient surtout mettre la main sur le dossier de Rigg Needroo. L'épouse du Premier ministre, Kobita Jugnauth, avait fait une déposition contre Rigg Needroo pour propos diffamatoires sur Facebook. Akil Bissessur soutient : "C'est pour cette affaire qu'on était après moi car, si le procès avait été maintenu, j'aurais eu à appeler Mme Jugnauth ainsi que d'autres personnes à la barre des témoins, et il y aurait eu des révélations. C'est la quatrième fois que je fais face à des charges provisoires. Les trois autres ont été rayées."