L'objectif que s'est fixé l'État du Sénégal pour l'année 2023 de limiter les subventions pour le secteur de l'énergie à hauteur de 2,7% du Pib, soit un montant de 258,1 milliards de F Cfa ne concerne pas les couches les plus vulnérables.
La précision est de taille. Elle est donnée par le Directeur général de la Société nationale d'électricité du Sénégal (Senelec) qui a fait face à la presse ce jeudi 12 janvier à Dakar.
Face aux journalistes, Pape Mademba Bitèye a jugé important de préciser que ces nouvelles mesures prises par les autorités sénégalaises n'impactent pas les clients les plus vulnérables qui constituent 60% de la clientèle de Senelec, soit 1 159 146 clients.
Il s'agit des clients de la première tranche, communément appelés « tranche sociale » représentant les couches les plus vulnérables, et dont la consommation maximale ne dépasse pas 150 kWh par mois.
Pour la tranche basse tension constituée des clients consommant entre 150 et 250 kWh, la mesure de réajustement va engendrer une hausse de +16, 42%, soit 18,97 F Cfa par kWh.
Quant à celle moyenne tension, les clients dont la consommation est supérieure à 250 kWh et inférieure ou égale à 700 kWh, verront une hausse de +19,45 %, soit 22, 79 F Cfa.
Alors que la tranche haute tension composée des clients dont la consommation est supérieure à 700 kWh, enregistreront +16,91%, soit 14,31 F Cfa.
Ce qui fait dire au patron de Senelec que ce réajustement va permettre à l'Etat de faire une subvention mieux ciblée en la destinant aux nécessiteux.
Pour le sous-secteur de l'électricité, souligne M. Biteye, ce réajustement tarifaire devrait permettre à l'État de faire une économie de 99,7 milliards F Cfa.
Une manne qui, à l'en croire, sera orientée vers des secteurs sociaux comme la santé, les bourses familiales, entre autres.
Avant de préciser que cet ajustement tarifaire va permettre à l'Etat de faire des économies pour le financement d'infrastructures sociales de base et permettre l'accès universel à l'électricité à l'horizon 2025.
De l'avis M. Bitèye, cette option de réajuster la subvention pour le secteur de l'énergie, va également permettre de faire face à la persistance des chocs exogènes avec notamment les fluctuations sur le marché international, le renchérissement des cours des matières premières et des produits industriels.
Interpellé sur une probable pression du Fonds monétaire internationale (Fmi) qui prône l'application de la vérité des prix, M. Bitèye balaie d'un revers de main ces accusations avant de préciser que la subvention sur le secteur de l'énergie demeure.
Il rappelle que l'État ambitionne ainsi, dans le cadre du développement des terroirs, l'équité territoriale et de l'égalité des chances, de donner l'électricité à toutes les communautés urbaines et rurales, pour leur propre épanouissement et le développement de leurs activités génératrices de revenus.
Pour lui, c'est toute la pertinence de ce réajustement tarifaire qui invite à une certaine solidarité entre les différentes catégories sociales pour le bien des communautés afin d'endiguer les disparités sociales dans l'accès à l'électricité qui est source de développement.