La représentante spéciale adjointe pour l'Afrique de l'Ouest et du sahel a présenté au Conseil de sécurité des Nations unies un rapport constatant une aggravation des avancées positives pour les transitions politiques et la bonne gouvernance.
" L'insécurité s'est à nouveau aggravée dans la région en dépit des efforts déployés par les forces de sécurité nationales et leurs partenaires internationaux ", a déploré Giovanie Biha, dénonçant la fermeture forcée dans le Sahel de plus de dix mille écoles et de sept mille centres de santé en raison des attaques de groupes armés, d'extrémistes violents et de réseaux criminels.
" Ces groupes armés non étatiques se battent entre eux pour la suprématie et le contrôle des ressources, poussant les États à la marge et causant une misère indicible à des millions de personnes qui ont dû quitter leurs communautés pour se mettre en sécurité ", a-t-elle souligné, pour illustrer les défis multi dimensionnels auxquels fait face le Sahel central, en butte à des niveaux sans précédent d'insécurité et de défis humanitaires, à une instabilité sociopolitique aggravée par l'impact du changement climatique et à une insécurité alimentaire exacerbée par le conflit en Ukraine.
La représentante spéciale adjointe de l'Organisation des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel a appelé le Groupe indépendant de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel, dirigé par l'ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou, à " trouver des solutions plus innovantes " et générer un engagement national, régional et international pour le changement au Sahel.
De même, elle a confirmé que les pays situés le long de la côte du golfe de Guinée ont connu une augmentation du nombre d'attaques contre leur territoire, menaçant les artères de transport vers les pays sans littoral situés plus au Nord, une situation qui rend plus nécessaire l'engagement des dirigeants de la région à des efforts collectifs contre l'insécurité comme la création d'une force conjointe dans le cadre de l'Initiative d'Accra.
Giovanie Biha a aussi souligné le travail effectué par le Bureau des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel avec les parties prenantes et les partenaires nationaux pour promouvoir le consensus politique et assurer des conditions équitables avant les élections prévues cette année en Afrique de l'Ouest. Elle a salué, à cet égard, la signature, au Nigeria, d'un " accord de paix historique " entre les partis politiques obtenus avec l'aide de l'Unowas, et l'ouverture dans l'Etat de Kaduna du premier des six forums réunissant les parties prenantes en vue d'élections pacifiques, non sans rappeler que des élections législatives ont eu lieu au Bénin deux jours plus tôt.