Congo-Kinshasa: Avec un numéro matricule fictif, Ituri - Le "Chef de Division" des Transcoms crée l'anarchie

Il se passe des choses inacceptables dans la jeune province de l'Ituri où un "Chef de Division", M. Anewa Ankwa Baudouin, c'est son nom, ayant un numéro matricule fictif, ferait la loi.

Véritable roitelet, il aurait engagé les membres de sa famille et empêcherait les agents effectifs affectés par sa hiérarchie et notifiés par le Gouverneur militaire de prester. Plusieurs fois interpellé par ses électeurs concernant les agissements de ce Chef de Division des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, l'Honorable Masumbuko, Député Provincial de l'Ituri, élu d'Irumu, a choisi de dénoncer ces antivaleurs auprès des autorités tant Provinciales que Nationales à travers deux lettres afin de stopper cette façon de la gérer la Res Publica.

Quoique la Province soit placée sous Administration Militaire, le Député Provincial n'a pas oublié que, par devoir de redevabilité, il doit rendre compte à ses électeurs. C'est-ce qui explique ses deux lettres adressées à toutes les autorités du pays concernant M. Anewa Ankwa Baudouin, ancien Chef de Bureau du District de l'Ituri au Ministère des Transports, Voies de communication et désenclavement, devenu Chef de Division Provinciale avec le démembrement de l'ancienne Province orientale, l'Ituri devenant une Province à part entière.

Dans ses deux rapports, le Député Provincial épingle les réalités selon lesquelles le numéro matricule avec lequel M. Anewa Ankwa Baudouin preste aux fonctions de Chef de Division est fictif et il a été reconnu comme tel suite au dernier contrôle intervenu à la Fonction Publique. Pour le moment, le numéro matricule 452 865 (130) n'émargent pas de liste de numéros attribués par la Fonction Publique. C'est un numéro fictif dont le porteur devrait justifier l'existence. Le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Fonction Publique avait fait état de l'existence de tels numéros que la Fonction Publique ne reconnait pas mais qu'elle payait.

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Ce numéro serait suspendu et le Chef de Division serait un Fonctionnaire sans numéro matricule (NU) présentement, en attendant la régularisation. C'est la même situation avec Madame l'épouse de M. Anewa Ankwa Baudouin, ses deux enfants ainsi que les autres agents, tous de la division dont la responsabilité lui est confiée. Notons ici que ce contrôle effectué par sa hiérarchie sur toute l'étendue de la République a révélé plus de 17 000 agents qui fonctionnaient avec les numéros matricules d'emprunt et tous ont été radiés de listing de paie depuis le mois d'octobre 2022 à nos jours.

Ce n'est pas l'unique irrégularité épinglée à son encontre.

Depuis 2017, en effet, avec l'érection de la division suite à l'avènement de la Province de l'Ituri, l'organigramme national de ce service prévoit 9 Chefs de bureaux aux côtés du Chef de Division. Mais, sur les 9 chefs de bureaux mécanisés et payés par l'argent des contribuables congolais, seul le Chef de bureau urbain de Bunia travaille. Un manque à gagner pour l'Etat Congolais. Ne s'arrêtant pas là, le Chef de Division a choisi d'ignorer des actes de nominations venant de sa hiérarchie et notifiés par l'Administration Militaire. Un cas de rébellion administrative. Tous les agents affectés par le Secrétariat Général au Transcom de Kinshasa et qui ont été notifiés par l'Administration Militaire, ne peuvent prester parce que le Chef de Division considère ces actes comme étant irréguliers.

Décidément, comment le Gouverneur Militaire notifierait un Agent porteur d'un acte de nomination irrégulier ? C'est l'exemple typique de Mulenga Marhegane Jean-Marie, nommé chef de brigade en Territoire d'Irumu par le Secrétariat Général et notifié par le Gouverneur Militaire mais bloqué par M. Anewa Ankwa Beauduin. C'est un cas d'insubordination qui devrait lui valoir quelques années à l'ombre si la Justice s'en mêlait, soutiennent des observateurs.

Bien plus, le Chef de Division s'est érigé en Autorité qui engage de nouveaux fonctionnaires et les révoque à sa guise sans en avoir qualité. Dans leurs deux lettres désavouant le chef de Division Anewa Ankwa Beaudoin, les agents de Transcom ont épinglé quelques noms de ses membres de famille et autres amis qu'il a nommés à des postes stratégiques pour faire la "chasse" aux recettes en sa faveur et quelques autres qu'il a verbalement révoqués.

Depuis la semaine dernière, le service des Transcom connait des sérieuses difficultés au niveau national suite à la démission du Ministre et du Secrétaire Général. L'opinion se demande qui viendra sauver cette situation qui sévit en province de l'Ituri ? Faisant allusion aux résolutions portées à la situation similaire notamment, par le Gouverneur de la Tshopo, l'opinion pense qu'il est temps que le Gouverneur Militaire de l'Ituri emboite le pas de son collègue. Ceci, subsidiairement au rapport de la fonction publique faisant état de vacance de poste à la tête de la Division des Transports, Voies de communication et Désenclavement de l'Ituri.

Enfin, on s'en doute déjà, ce comportement indigne du Chef de Division de l'Ituri serait motivé par l'argent. L'argent des Taxes que ce Service récolte à des points stratégiques de la province quotidiennement sans le faire parvenir au trésor publique. Ses proches qu'il a placés à Kasenyi, à Luna, à Mahagi ne rendent compte qu'à lui. Les sommes faramineuses qu'ils récoltent lui sont versées et ne parviennent jamais au trésor.

C'est ici que les observateurs se demandent comment parvient-il à survivre dans une Province aussi délicate que l'Ituri où sévissent des groupes armés et qui le protège ? A la hiérarchie de se pencher sur ce cas.

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