Madagascar: Vente d'enfants à Ikongo - Brunel Razafintsiandraofa persiste, la CNIDH dément

La Commission nationale indépendante des droits de l'Homme a réagi après la propagation des informations concernant des cas de vente d'enfants en bas âge dans ce district.

La vente d'enfants dans le district d'Ikongo n'est pas avérée, a soutenu, hier, la Commission indépendante des droits de l'Homme ( CNIDH). Cette organisme, dirigé par l'ancien journaliste Seth Andriamarohasina, affirme avoir interrogé les " autorités locales et les membres de la société civile locale " concernant les informations selon lesquelles des ventes d'enfants en bas âge auraient eu lieu dans ce district. Après les " enquêtes " menées par cette commission, elle a démenti dans un communiqué, hier, les informations qui ont fait le buzz sur ce sujet depuis quelques jours. Toutefois, la CNIDH a évoqué dans sa dépêche que la malnutrition qui frappe ce district " contraint certains parents à confier la garde de leurs enfants à des familles d'accueil durant la période de famine ". Quinze cas de ce genre ont été cités par la commission nationale des droits de l'Homme qui insiste sur le fait que " l'insécurité alimentaire et la pauvreté qui sévissent dans le district d'Ikongo sont la principale raison " de ce dysfonctionnement social.

Offre de vente

De son côté, le député élu dans ce district persiste et signe que des " cas de vente d'enfants ont bel et bien existé " à Ikongo. Cet élu a sorti cette information il y a quelques jours sur une chaîne privée et a provoqué une vague de réactions. Les indignations affolent la toile dès que le sujet est abordé sur les réseaux sociaux. Mardi dernier, des maires élus dans le district d'Ikongo sont montés au créneau pour démentir les propos du député IRD. Mais Brunelle Razafintsiandraofa ne recule pas et affirme que " la vente d'enfants existe réellement " dans sa circonscription. Sur les ondes d'une radio privée locale, ce député a soutenu, hier, que sa femme aurait été contactée à deux reprises pour recevoir une offre de vente d'enfants. Il contredit les propos de la commission nationale des droits de l'Homme dont la crédibilité est mise en jeu.

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Ordre public

Les informations divulguées par le député d'Ikongo a aussi fait des vagues au niveau de son propre camp politique. Brunelle Razafintsiandraofa est, une fois de plus, cloué au pilori par les fidèles partisans du président de la République. Le vice-président de l'Assemblée nationale est accusé de " mensonges " qui " portent atteinte à l'ordre public ". Sa cote est davantage en chute auprès des inconditionnels du régime. Les informations brûlantes, d'ailleurs, deviennent une marque de fabrique de ce policier de carrière et gênent au plus haut point l'aile dure du camp présidentiel. Depuis quelques mois, Brunelle Razafintsandraofa, qui n'est pas du genre à garder sa langue dans sa poche, n'a cessé d'attirer les critiques dans sa propre famille politique.

Enquête parlementaire

Dans l'affaire de la tuerie à Ikongo, qui est survenue le 29 août dernier, ce député IRD a fait l'objet de virulentes critiques de la part de ses collègues de parti. La version apportée par Brunelle Razafintsiandraofa décale de la version officielle véhiculée par le gouvernement pour entretenir une confusion autour de ce dossier qui n'est toujours pas dépoussiéré jusqu'à présent. La mise en place d'une commission d'enquête parlementaire défendue par le député d'Ikongo n'a pas pu faire bouger les lignes sur le sujet. Elle a déjà eu le feu vert de l'Assemblée nationale mais elle est toujours au stade de projet.

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