Madagascar: Traites d'enfants à des fins sexuels - Forte prévalence dans les destinations touristiques, villes urbaines et zones minières

Le rapport 2022 sur la traite des personnes à Madagascar note que le gouvernement malgache ne se conforme pas entièrement aux normes minimales pour l'élimination de ladite traite mais fournit des efforts importants pour y parvenir.

" Les auteurs de traite exploitent les enfants Malagasy, principalement ceux des régions rurales et côtières et des familles pauvres des zones urbaines, dans le cadre de la traite d'enfants à des fins sexuelles et du travail forcé dans le service domestique dans les maisons et les entreprises, l'exploitation minière, la vente ambulante, l'agriculture, les usines textiles et la pêche dans tout le pays ". C'est ce qu'on peut lire dans le rapport 2022 sur la traite des personnes à Madagascar. Un document publié par le Département d'Etat des Etats-Unis d'Amérique au mois de juillet 2022 et qui relate la situation de la lutte contre ce fléau dans la Grande Île.

Selon le rapport, " la plupart des cas de traite d'enfants à des fins sexuelles ont lieu dans les destinations touristiques, les villes urbaines, les régions productrices de vanille et autour des sites miniers formels et informels, avec la participation et l'encouragement des membres de la famille... ". Le trafic serait facilité par des opérateurs touristiques, des hôtels, des chauffeurs de taxi, des centres de massage et des adultes locaux. Ces derniers étant " impliqués dans le commerce du sexe ". Pire, " dans certaines zones côtières comme Nosy Be, Toliara, Mahajanga et Toamasina, les parents encourageraient leurs filles, dès l'âge de 15 ans, à devenir financièrement indépendantes en s'adonnant au commerce du sexe avec des touristes étrangers ", note le rapport. Avant de qualifier cette pratique comme étant une norme culturelle qui incite les auteurs de traite à exploiter les filles à des fins sexuelles.

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Catalyseurs

La lecture du rapport avance divers facteurs qui favorisent la traite des enfants à des fins sexuelles. A savoir : la situation d'extrême pauvreté des ménages malgaches dans les zones rurales et urbaines, les diverses pratiques traditionnelles telles que les mariages arrangés, l'achat de fiancées et les marchés aux filles ou encore la complicité des fonctionnaires du gouvernement. Ce, par la fourniture de cartes d'identité nationales et de certificats de naissance falsifiés des enfants aux auteurs de traite. A cela s'ajoutent les recrutements déguisés qui se font et dont la finalité serait l'exploitation des enfants et femmes à des fins sexuelles.

" Des auteurs de traite recrutent frauduleusement certains enfants pour les faire travailler à Antananarivo et à Mahajanga comme serveuses et masseuses avant de les exploiter dans le cadre de la traite d'enfants à des fins sexuelles ", note le rapport. La pratique se décale également sur internet, via les réseaux sociaux où des femmes des provinces rurales seraient attirées à Antananarivo contre une promesse d'emploi mais elless seraient ensuite forcées à accomplir des actes sexuels en ligne pour des clients étrangers. Si le rapport note les efforts fournis par le gouvernement dans la lutte contre ce fléau, beaucoup reste à faire pour la Grande Île.

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