" Soutenir un développement sensible aux changements climatiques en Afrique ". C'est le thème de la Conférence économique africaine de 2022 (CEA) qui s'est tenue à Balaclava, en île Maurice, du 9 au 11 décembre 2022. Cette conférence a réuni des décideurs, des spécialistes du climat, le secteur privé, des chercheurs et des jeunes. La gouvernance de la grande muraille verte était également au centre des préoccupations.
Les discussions ont permis de mieux cerner les défis posés par le changement climatique, identifier les opportunités et les stratégies. Et ce, pour l'adaptation et l'atténuation, tirer des leçons des succès obtenus, déterminer les principales stratégies de mobilisation de financements et élaborer un plan d'action pour soutenir un développement sobre en carbone et résilient face au climat en Afrique.
Il faut souligner que cette conférence économique africaine 2022 vise, à promouvoir la gestion des connaissances en tant que moteur important de l'analyse politique en vue d'une formulation des politiques, d'une concertation, d'une mise en œuvre et d'un suivi/évaluation efficaces. Ceci pour favoriser un dialogue qui encourage l'échange d'idées et la réflexion innovante entre les chercheurs, les praticiens du développement et les décideurs.
" La portée du Gmv va bien au-delà de son caractère Sahélien et Panafricain "
Cette rencontre visait également à encourager et à renforcer la recherche fondée sur des données probantes concernant les questions environnementales, socio-économiques et de politiques générales liées au développement des économies africaines.
La Conférence économique africaine 2022 a été l'occasion de réfléchir sur l'importance du capital humain et du développement professionnel pour le continent et élaborer une feuille de route. Et cela en vue de la création de systèmes éducatifs résilients, innovants et tournés vers l'avenir.
A propos de la Grande muraille verte (Gmv), le président de la Cop 15 s'est appesanti sur sa gouvernance. Pour M. Donwahi, la portée de cette initiative va bien au-delà de son caractère Sahélien et Panafricain. A cet effet, il a estimé que plusieurs mécanismes doivent voir le jour pour améliorer la gouvernance de Gmv. Il faut signaler que les panelistes ont insisté sur les défis de la Gmv qui, bien au-delà de construire un " mur vert autour du sahel est également de contribuer à l'agenda de l'accord de Paris, aux enjeux de l'agenda post 2020 de la convention sur la biodiversité biologique ".
Et plus largement aux objectifs de développement durable tels que de lutter contre la pauvreté, l'insécurité alimentaire et nutritionnelle, l'emploi, l'équité et la justice. Il faut signaler que l'un des défis mis en exergue pendant le panel est le manque de sensibilisation dans les pays concernés. Pour le président Alain-Richard Donwahi, il est crucial d'améliorer le fonctionnement de la Grande muraille verte en surmontant quatre obstacles à savoir le financement, la situation politique, la fragilité économique des Etats et la multiplication des acteurs qui se manifestent pour aider à la réalisation de ce projet.
Le président de la Cop 15, le ministre Alain-Richard Donwahi a eu des rencontres avec des acteurs importants. Toute chose qui lui a permis de communiquer sur le travail et le rôle de la présidence de la Cop 15. Il ressort de cette conférence que la Grande muraille verte (Gmv) " traduit la vision, marque l'engagement et concrétise l'approche stratégique des États sahéliens fortement soumis aux effets de la désertification et des changements climatiques. "
Atteindre les objectifs de restaurer 100 millions d'hectares de terres et créer 10 millions d'emplois...
L'initiative transcontinentale de la Grande muraille verte lancée par les chefs d'états et de gouvernements de 11 pays du Sahel (Burkina Faso, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan et Tchad) en 2007, constitue une solution à ces problématiques à travers une approche multisectorielle, holistique et écosystémique associant activités de Gestion Durable des Terres, de restauration des bases de production et activités de Développement économique local dans la vision de transformation des zones sahélo sahariennes en Pôles économiques viables.
Cette initiative s'inscrit dans la mise en œuvre au Sahel de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique ; de la Convention sur la Diversité Biologique, et ; de la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification.
" 15 ans après le lancement de l'initiative, beaucoup reste à faire pour atteindre les objectifs de restaurer 100 millions d'hectares de terres, de créer 10 millions d'emplois et de séquestrer 250 millions de tonnes de carbone. La session spéciale de l'AEC-2022 à Maurice sur la Grande Muraille Verte a rappelé que, au-delà de la mise en œuvre d'actions liées à la restauration des terres et au développement économique local, il est nécessaire de prioriser des actions stratégiques ", peut-on lire dans le rapport de la Conférence économique africaine 2022.
Formaliser la collaboration entre le PNUD et la présidence de la COP15
Il ressort du rapport de la Conférence qu'une collaboration entre le Pnud et la présidence de la Cop15 apparait comme particulièrement stratégique. Le Pnud pouvant apporter son expertise technique et stratégique ainsi que sa capacité opérationnelle et sa présence dans l'ensemble des États Membres de la Gmv, alors que la Présidence de la Cop15 est une force politique, capable d'accentuer le plaidoyer et le rôle de la Gmv pour le développement du Sahel et au-delà, de forger de nouveaux partenariats, d'attirer des financements innovants nécessaires à la mise en œuvre de l'initiative.
Sur la base de ce constat, relève le rapport, il apparait opportun de formaliser la collaboration entre les deux parties. Et ce, à travers la signature d'un mémorandum d'entente qui pourrait porter sur les actions prioritaires relatives, à la mise en place d'un basket fund - Avec une contribution d'acteurs à la fois publics et privés ; à accentuer le plaidoyer et la communication autour de la Gmv ; à renforcer les partenariats et la mobilisation de ressources auprès des institutions financières telles que la Boad, la Bdeac, Afreximbank ; à lancer des études de faisabilité et d'impacts (qui restent à définir) pour l'année 2023.
" Une fois ces axes de collaboration validés, une feuille de route sera établie par les deux parties jusqu'à la fin de la Présidence ivoirienne de la Cop15 et sera annexée au mémorandum d'entente dont la signature devrait avoir lieu en début d'année 2023 ", se sont accordées les différentes parties.