Centrafrique: Les Centrafricains divisés sur les nouveaux tarifs officiels des transports en commun

En Centrafrique, une semaine après l'augmentation des prix des carburants à la pompe, les autorités ont fixé les prix publics pour des tarifs des transports en commun qui flambaient. Cet arrêté interministériel du lundi 9 janvier suscite des remous. Si certains Centrafricains pensent que cette décision est logique dans le contexte actuel, d'autres se plaignent de la cherté de la vie et demandent aux autorités de revoir ces prix à la baisse.

Assis sur le capot de son taxi à l'entrée du terminal nord de Bangui, Blaise prend connaissance de l'arrêté des ministères du Commerce et des Transports. " Désormais, nous allons transporter les clients taxi à 225 et les bus à 250, lance-t-il. Ça m'arrange parce que le prix est bon par rapport à notre pays. On ne peut pas contester le gouvernement. On travaille pour aider le pays afin qu'il se développe ".

Pour les voyageurs collectifs en taxi, le tarif de jour est de 225 ou 300 la course, 350 à 400 la nuit. 250 et 400 FCFA la course en moto-taxi selon le kilométrage. 200 francs par personne en minibus en ville.

" On va faire comment pour pouvoir joindre les deux bouts ? "

Si ces prix sont favorables aux conducteurs, certains usagers ne cachent pas leurs mécontentements. Au carrefour Marabena, Saoule Bélissaire attend depuis 20 minutes. Il n'est pas prêt d'accepter ces tarifs. " Dans ce pays, les gens prennent des décisions sans pour autant informer la population, se plaint-il. Nous demandons au gouvernement de voir d'abord le bas peuple lorsqu'il y a des décisions comme ça. Il faudrait qu'il puisse voir le bas peuple, qu'il puisse revenir un peu à la base pour voir un peu la réalité du pays. Là, maintenant, les salaires ne sont pas augmentés. On va faire comment pour pouvoir joindre les deux bouts ? "

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Un peu plus loin, au croisement relais Sica, Ruffin, un autre usager. Bonnet de tricot sur la tête, il pense que la décision des autorités est salutaire dans le contexte actuel. " On n'a pas le choix, lâche-t-il. Je profite de cette occasion pour dire aux Centrafricains d'accepter ça, moralement, physiquement. Et tous ensemble, on va s'en sortir ! "

" Le gouvernement a ce devoir de réguler le secteur "

Depuis l'augmentation de plus de 50 % des prix des carburants, les prix des transports avaient explosé de manière anarchique. Les autorités veulent donc encadrer et harmoniser les tarifs, comme l'assure le ministre des Transports, Herbert-Gontran Djono Ahaba, au micro de François Mazet de la rédaction Afrique : " Ce prix se pratiquait déjà, donc nous avons rendu officiel ce qui se pratiquait déjà à l'informel pour que tout le monde se conforme à cela. Il faut réguler le secteur. On ne peut pas laisser le secteur des transports, en ce qui concerne les tarifs, aller dans tous les sens. Je pense que le gouvernement a ce devoir de réguler le secteur, d'harmoniser les prix, de les rendre officiels. Il faut aussi minimiser l'inflation due au rétablissement de prix réels de carburant à la pompe. "

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