En Centrafrique, deux anciens militaires français, qui travaillent pour la Mission des Nations unies dans le pays (Minusca), ont été interpellés par la Police de l'air et des frontières mardi 10 janvier à leur arrivée à l'aéroport international de Bangui. Une information que vient de confirmer la Minusca dans un communiqué. Celle-ci assure être " en contact avec les autorités nationales centrafricaines afin de résoudre la situation ". Explications.
Les deux Français venaient d'atterrir à l'aéroport international de Bangui aux environs de 16h heure locale le mardi 10 janvier lorsqu'ils sont interpellés par la Police de l'air et des frontières centrafricaine. Selon une source diplomatique, elle va leur prendre leurs passeports, leurs cartes d'identité de la Minusca et leurs ordinateurs, avant de les " exhiber " à la presse pro-pouvoir qui va les présenter comme " des militaires français " qui tentaient de s'introduire dans le pays sans aucun visa, dans le but de déstabiliser le Centrafrique.
" Manipulation " ?
Il s'agit d'une " manipulation " dénonce encore la même source diplomatique, qui explique que les deux hommes, d'anciens militaires français, ont depuis six mois des contrats de " consultant international " avec les Nations unies. Leur travail ? Fournir des équipements et participer à la formation des contingents des pays francophones déployés au sein de la Force des Nations unies en Centrafrique.
Les contrats des deux hommes expirent le 31 décembre de cette année et ils sont arrivés à Bangui avec des visas en bonne et due forme qui courent jusqu'au 31 mars, poursuit notre source. Une information qui a d'ailleurs a été confirmée à RFI par une source du ministère centrafricain des Affaires étrangères.
Ou " dysfonctionnement " ?
Cette même source centrafricaine, apparemment embarrassée, parle d'un " dysfonctionnement " qui s'explique sans doute par les tensions persistantes entre Bangui et Paris, avant de tenter de calmer le jeu en rejetant les torts sur la Minusca.
Il s'agit " d'une simple incompréhension administrative entre les services centrafricains compétents et la Minusca ".
Les deux Français auraient été arrêtés tout simplement parce que " leurs badges allaient jusqu'en décembre 2023 et n'étaient donc pas synchronisés avec leurs visas qui expirent, eux, en mars de cette année ".
Cette source assure enfin que les deux hommes seront bientôt relâchés, car la police a eu " les précisions qu'elle voulait ".