Seulement trois partis politiques ont atteint la barre de 10% des suffrages requis pour siéger à la future Assemblée nationale qui comptera 109 députés.
Les résultats provisoires des élections législatives du dimanche 8 janvier dernier ont été proclamés le mercredi 11 janvier par la Commission électorale nationale autonome (Céna). Deux partis politiques de la majorité présidentielle, l'Union progressiste pour le renouveau et le Bloc républicain s'en sortent respectivement avec 53 et 28 sièges. Quant au parti d'opposition les "Démocrates", il obtient 28 sièges.
Sur les différentes plateformes numériques de discussions, sur les plateaux de télévision, dans des émissions radio ou même dans les simples conversations amicales, les résultats provisoires de ces législatives suscitent une attention particulière. Le retour de l'opposition et la place spéciale accordée à la femme ont focalisé l'attention de la jeune activiste politique Christèle Médaho.
Elle affirme que "la 9è législature s'amène dans la paix, avec un visage plus coloré et plus féminin. Selon les chiffres provisoires nous en sommes à 28 femmes et puis nous aurons aussi des opposants contrairement à la 8è législature. Ça permet à chacun de nous de nous rendre compte de ce que nous avons repris le chemin de notre démocratie."
Entre déception et espoir
Yannick Diogo, candidat du parti d'opposition Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE), malgré une campagne électorale exceptionnelle, n'aura pas la chance de siéger à l'hémicycle de Porto-Novo. Mais, Yannick Diogo ne désespère pas.
"J'espère, même si je n'y suis pas, que les femmes puissent réellement remplir ce rôle-là, qu'elles puissent s'affirmer et qu'elles puissent démontrer que les femmes peuvent faire quelque chose dans ce pays. Et donc c'est personnellement mon attente vis-à-vis des 28 femmes qui nous représentent aujourd'hui à l'Assemblée" déclare à la DW Yannick Diogo.
Liassidji bob Yaovi, lui était suppléant sur la liste de l'Union Progressiste le Renouveau dans le nord du pays. Il n'a pas été lui aussi élu. Mais, il se console par le score obtenu par sa formation politique.
"C'est une petite déception. Mais j'étais confiant qu' au plan national l'Union Progressiste le Renouveau allait confirmer sa suprématie politique sur toutes les autres formations en compétition pour ces législatives-là."
Retour inattendu
Le retour de l'opposition ne figurait pas dans toutes les prévisions des analystes politiques. Celle du parti les "Démocrates" avec ses 28 sièges.
"Une partie quand-même non négligeable de la masse critique des électeurs ont estimé qu'il faut aussi l'opposition au sein de l'hémicycle. Et c'est justement pour cette raison que les Démocrates, qui pour le moment semblent être le parti d'opposition le plus assis, le plus organisé, le plus véridique aux yeux des citoyens électeurs à réussir à passer ce cap-là avec succès", justifie Patrick Hinnou.
En attendant la publication des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle, prévue en principe ce vendredi, les différentes formations politiques qui ont passé avec succès ce cap s'organisent déjà pour les étapes suivantes.